Papus

ANARCHIE, INDOLENCE & SYNARCHIE

 
les lois physiologiques
d’organisation sociale et l’ésotérisme

 
par
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président du groupe indépendant d’études ésotériques

directeur de l'initiation

 La jeunesse contemporaine, élevée d’après les méthodes du positivisme matérialiste, s’est révoltée contre l’étroitesse intellectuelle imposée par ces méthodes et s’est lancée à corps et souvent aussi à tète perdus à la recherche d’un idéal. L’idéal religieux n’existant que pour fort peu de ces jeunes gens en qui on s'est attaché à lé détruire, la plus grande partie des chercheurs a voulu poursuivre le culte, de l’humanité, étudier ses souffrances et déterminer ses lois d’existence et d’évolution. De là le dégoût de la politique et l’amour des systèmes de réforme sociale de là le succès du socialisme auprès de beaucoup des intellectuels contemporains.

Les générations précédentes, créatrices de nos parlements actuels, avaient porté toutes leurs aspirations vers la politique et ces combinaisons de groupes qui paraissent aux jeunes gens qui pensent, autant de fantasmagories ridicules destinées à retarder Je progrès.

Aussi le philosophe, dont la fonction principale consiste à dominer son époque et les faits contemporains, doit-il considérer sans étonnement l’antagonisme intellectuel qui sépare les vieux pères de leurs jeunes enfants ; il s’agit là d’uno de ces lois de l’évolution de l’idée si bien mise au jour par un philosophé dont nous reparlerons tout à l’heure: F. Ch. Barlet.

Nous n’avons pas l’intention de prendre parti dans ce débat. Nous voudrions simplement appeler l'attention sur certaines recherches poursuivies par un groupe de « jeunes » contemporains et ayant pour but d’étudier les rapports qui peuvent exister entre l’organisme, humain et l’organisme social. Les premières conséquences tirées de ce travail tendant à prouver la nécessité d’une synthèse scientifique, morale et religieuse (sans distinction de culte), un; des maîtres a choisi pour titre dé sa loi d’organisation lé mot de Synarchie, qui, par son opposition absolue avec le mot Anarchie, indique bien le caractère des études poursuivies et leur but.

Nous allons donc‘passer successivement en revue:

1) L’origine et le sens du mot «synarchie».

2) La conception des gouvernements actuels par Fauteur de cette synarchie.

3) Les travaux poursuivis actuellement à la suite de ces publications ou se rattachant à ces publications.

4) Les déductions qu’on peut tirer de ces travaux au point de vue de l’avenir de la société humaine en Occident et le rôle des gouvernants de demain comparés aux gouvernants d’aujourd’hui.

Nous pensons qu’à côté des études plus savantes sur le mouvement socialiste, notre résumé fournira à nos lecteurs des renseignements peu connus sur un mouvement encore trop ignoré.

  

 La Synarchie

Après avoir passé près de vingt années à l’étude approfondie de l’histoire, un chercheur contemporain, le marquis de Saint-Yves d'Alveydre établit l’existence d’une loi d’organisation des sociétés telle que les peuples qui avaient mis cette loi en application avaient vu leur gouvernement durer des siècles, tandis qu’au contraire ceux qui avaient perdu la notion de cette loi ne tardaient pas à se troubler plus ou moins profondément. De là le nom de synthèse du gouvernement ou Synarchie donné à cette loi d’organisation sociale.

Avant tout, qu’il nous soit permis de bien différencier les recherches de M. de Saint-Yves d’avec les conceptions plus ou moins utopiques des socialistes contemporains. La Synarchie a été appliquée pendant des siècles à l’humanité et fonctionne encore avec peu de modifications en Chine. Ce n’est donc pas un rêve, ni une invention destinée à faire ses preuves ; c’est une réalité dont on peut tenir plus ou moins compte, mais qui n’en existe pas moins.

La Synarchie est la loi de vitalité existant aussi bien dans l’organisme social que dans l'organisme humain et, à la rigueur, tout chercheur peut découvrir cette loi en appliquant à la société les principes de physiologie qui dirigent l'organisme humain, considéré comme le plus évolué des organismes animaux.

Après avoir consacré plusieurs ouvrages à la vérification de cette loi dans l'histoire : la Mission dis Juifs exposant l’histoire universelle, la Mission des Souverains, l’histoire dé l’Europe, la Mission des Français, l'histoire de France, M. de Saint-Yves a fait tous ses efforts pour montrer comment, par simple décret, on pouvait appliquer cette loi à noire société actuelle. Il y a donc loin de là à la révolution pacifique ou violente prêché par lés socialistes et à la destruction des rouages sociaux prêché par les anarchistes.

Efforçons-nous donc tout d’abord de résumer de notre mieux cette synarchie.

Ce qui frappe en premier lieu le chercheur dans les ouvrages de notre auteur, c’est la généralité de ces principes qui sont ici appliqués uniquement au social. Nous pouvons affirmer sans crainte d’être contredit que Saint-Yves d’Alveydre a trouve la physiologie dé l’Humanité ; bien plus, qu’il a détermine la loi dé "elation des divers groupes de l’humanité entre eux.

Quoi qu’il se, c’est l'Ànalogie, qui a guidé partout les investigations de cet auteur, et pour le prouver nous allons exposer son idée de la Synarchie uniquement par la physiologie humaine. Ayant poussé particulièrement nos recherches vers ce point, il nous sera d’autant plus facile de l’exposer au lecteur.

Tout est analogue dans l’Univers; la loi qui dirige une cellule de l’homme doit scientifiquement diriger cet homme ; la loi qui dirige un homme doit scientifiquement diriger une collectivité humaine, une nation, une race.

Étudions donc rapidement la constitution physiologique d’un homme. Point n’est besoin pour cela d'entrer dans de grands détails et nos déductions seront d’autant plus vraies qu’elles s’appuieront sur des données plus généralement admises.

L’homme mange, l’homme vit, l’homme pense.

Il mange et se nourrit grâce à son estomac, il vit grâce à son cœur, il pense grâce à son cerveau.

Ses organes digestifs sont chargés de diriger l'économie de la machine, de remplacer les pertes par de la nourriture et de mettre en réserve les excédents à l'occasion.

Ses organes circulatoires sont changés de porter partout la force nécessaire à la marche de la machine, de même que les organes digestifs fournissent la matière. Ce qui a la force, c’est un pouvoir, les organes circulatoires exercent donc le pouvoir dans la machine humaine.

Enfin les organes nerveux de l’homme dirigent tout cela. Par l’intermédiaire du grand Sympathique inconscient marchent les organes digestifs et circulatoires ; par l’intermédiaire du système nerveux conscient, les organes locomoteurs. Les organes nerveux représentent l'Autorité.

Économie, Pouvoir, Autorité : voilà le résumé des trois grandes fonctions renfermées dans l’homme physiologique.

Quelle est la relation de ces trois principes entre eux ?

Tant que le ventre reçoit la nourriture nécessaire, l’économie fonctionne bien. Si le cerveau, de propos délibéré, veut restreindre la nourriture, l’estomac crie : « J’ai faim, ordonne aux membres de me donner la nourriture nécessaire. » Si le cerveau résiste, l’estomac cause la ruine de tout l'organisme et par lui-même celle du cerveau ; l’homme meurt de faim.

Tant que les poumons respirent à l'aise, un sang vivifîcateur, c'est-à-dire puissant, circule dans l’organisme. Si le cerveau refuse de faire marcher les poumons ou les conduit dans un milieu malsain, ceux-ci préviennent le cerveau de leur besoin par l’angoisse qui peut se traduire : Donne-nous de l'air pur, si tu veux que nous fassions marcher la machine. Si le cerveau n’a plus assez d'autorité pour le faire, les jambes ne lui obéissent plus, elles sont trop faibles, tout s’écroule et l’homme meurt d'asphyxie.

Nous pourrions pousser cette étude plus loin, mais nous pensons qu’elle suffit à montrer au lecteur le jeu des trois grandes puissances : Économie, Pouvoir, Autorité, dans l’organisme humain.

Retrouvons maintenaint ces grandes divisions dans la société.

Réunissez en un groupe toute la richesse d’un pays avec tous ses moyens d’action, agriculture, commerce, industrie, vous aurez le ventre de ce pays, constituant la source de son économie.

Réunissez en un groupe toute l’armée, tous les magistrats d’un pays, vous aurez la poitrine de ce pays, constituant la source de son pouvoir.

Réunissez en un groupe tous les professeurs, tout les savants, tous les membres de tous les cultes, tous les littérateurs d’un pays, vous aurez le cerveau de ce pays, constituant la source de son autorité.

Voulez-vous maintenant découvrir le rapport scientifique de ces groupes entre eux, dites :

VENTRE - ÉCONOMIE - ÉCONOMIQUE

POITRINE - POUVOIR - JURIDIQUE

TÊTE - AUTORITÉ - ENSEIGNANT

et établissez les rapports physiologiques.

Qu’arrivera-t-il si, dans un État, l’Autorité refuse de donner satisfaction aux justes réclamations des gouvernés?

Établissez cela analogiquement, et dites :

Qu’arrivera-t-il si, dans un organisme, le cerveau refuse de donner satisfaction aux justes réclamations de l’estomac?

La réponse est facile à prévoir. L’estomac fera souffrir le cerveau et finalement l’homme mourra.

Les gouvernés feront souffrir les gouvernants et finalement la nation périra.

La loi est fatale.

Ainsi dans la physiologie de la société comme dans celle de l’homme individuel, il existe un double courant :

1) Courant des gouvernants aux gouvernés, analogue au courant du système nerveux ganglionnaire aux organes viscéraux ;

2) Courant réactionnel des gouvernés aux gouvernants, analogue au courant des fonctions viscérales aux fonctions nerveuses.

Les pouvoirs Enseignant, Juridique, Economique, constituent le second courant.

Le premier est formé par les pouvoirs Législatif, Judiciaire, Exécutif.

Tels sont les deux pôles, les deux plateaux de la balance synarchique.

Nous avons choisi cette façon d’exposer le système de M. Saint-Yves d’Alveydre afin de mieux faire sentir à tous son caractère dominant : une analogie toujours strictement observée avec les manifestations de la vie dans la nature.

Tel est et sera toujours le cachet d’une création se rattachant au véritable ésotérisme; tout système social ne suivant pas analogiquement les évolutions naturelles est un rêve et rien de plus.

On voit que, somme toute, la découverte mise à jour dans les Missions est celle de la loi des gouvernés Enseignant, Juridique, Economique; car la loi des gouvernants Législatif, Judiciaire, Exécutif est connue depuis bien longtemps, transmise par le monde païen.

Déterminer scientifiquement l’existence et la loi de la vie organique d’un peuple; déterminer de même la vie de relation de peuple à peuple et de race à race: tels sont les problèmes étudiés dans les ouvrages de Saint-Yves d’Alveydre. Partout la vie doit suivre des lois analogues ; aussi, pour ne parler qu’en passant de ta vie de relation des peuples européens entre eux, il ne faut pas être grand clerc pour voir son organisation anti-naturelle. Représentez-vous, en effet, des individus agissant entre eux comme le font les grandes puissances? Combien de temps resteraient-ils sans aller à Mazas ? La loi qui règle aujourd’hui les relations de peuple à peuple c’est celle des brigands, toujours armés, toujours prêts à s’allier pour tomber sur le plus faible et se partager sa fortune. Quel exemple pour les citoyens !

C’est pourquoi le chercheur peut scientifiquement parler à tous les peuples et leur dire :

« Changez vos rois, changez vos gouvernements, vous ne ferez rien qu’aggraver vos maux. Ceux-ci viennent, non pas do la forme gouvernementale, mais bien de la Loi qui la constitue. Appliquez la loi de la nature et l'avenir s’ouvrira radieux pour vous et vos enfants ! »

   

Conception des gouvernements actuels

La Synarchie, fonctionnant non plus comme un système, mais comme une loi scientifique, permet donc de voir la situation exacte qu’occupent les diverses formes de gouvernement dans la hiérarchie des sciences sociales. Aussi allons-nous laisser la parole à M. de Saint-Yves lui-même, afin de mieux faire connaître ses travaux dans son exposé de la définition des diverses formes de gouvernement. L’extrait suivant est tiré de la Mission des Souverains, chapitre I.

Dans ces recherches sur l’origine du droit commun et du gouvernement général de l’Europe, nous aurons à prononcer souvent les noms de république, de monarchie, de théocratie.

Il importe de déterminer l’exacte et rigoureuse signification de ces noms, sans procéder par abstraction idéologique, comme on ne l’a que trop fait, depuis Platon jusqu’à Montesquieu, mais par l’observation et par l’expérience traditives, dont l’Histoire est le procès-verbal.

Comme notre bût est tout autre que de nous tromper nous-mêmes en sacrifiant à la mysticité politique des autres, nous ne reculerons pas devant la scientifique vérité.

Les formes de gouvernement que nous avons à définir, d’après leurs caractères historiques, sont pures ou mixtes, radicales ou composées, selon que leur titre nominal est, ou n’est pas l’expression de leur principe propre et du moyen par lequel il doit tendre à réaliser sa fin.

  

République

Le principe de la République pure est la volonté populaire.

La fin que se propose cette volonté est la liberté illimitée des citoyens.

Le moyen par lequel ce principe tend à réaliser cette fin est l’égalité juridique, sans distinction de plans, sans hiérarchie de fonctions.

La condition radicale, l’organisme typique correspondant à l’emploi de ce moyen, est la nomination directe des magistrats par le peuple assemblé en masse, sans représentants ni délégués, en un mot, sans intermédiaires.

La garantie de cette forme de gouvernement est l’esclavage domestique, l’asservissement civil, agricole ou militaire du plus grand nombre, l’exil ou l’ostracisme politique.

Athènes réalisa ce type réel de la République ; mais l’éclat dont elle brilla ne doit pas faire illusion, car il est emprunté à des institutions théo-cratiques importées en Grèce, de Phénicie et surtout d’Egypte : mystères d’Orphée, rites de Delphes et d’Eleusis, Amphictyons, etc.

La liberté des citoyens avait, dans cette République, l’esclavage pour garantie, et personne n’était à l’abri de cette redoutable et perpétuelle menace.

C’est ainsi que, si Nicétès n’avait pas racheté la liberté de Platon, ce vulgarisateur de Pythagore, malgré sa métaphysique fantaisiste sur la République, aurait dû limiter ses vertus républicaines à la stricte pratique de ses devoirs d’esclave, sous peine du fouet, de la torture et du pal.

Carthage eut également une République pure, avec la Terreur comme ressort, dans la statue de Moloch, et l’esclavage des Numides, comme base et piédestal, comme support et garantie de la liberté.

Fondée par des brigands, ancien bourg de l’Étrurie théocratique, Rome, plus grossière qu’Athènes, plus brutale encore que Carthage, se conforma également à la donnée de la République radicale, quoique avec certains tempéraments, que lui imposèrent les débris de la royauté et de la théocratie, dont elle essaya vainement d’effacer l’influence et le souvenir.

C’est ainsi que le Souverain Pontife romain, avec son collège de douze grands prêtres, était armé d’un pouvoir assez considérable pour suspendre et dissoudre les assemblées populaires, et lorsque l’opinion travaillée par le pyrrhonisme cessa d’accorder à la religion la foi, au Souverain Pontificat le crédit nécessaire à sa fonction, la patrié de Cincinnatus était devenue celle de Sylla, et Jules César allait mettre sur sa tête la tiare et la couronne impériale.

Rome républicaine, pour rester libre, ne se contenta pas de l’esclavage domestique ; elle asservit encore et une partie de l’Afrique et de l'Asie.

Dans la chrétienté, il n’y a jamais eu de République réelle.

Le gouvernement des villes d’Italie, de Flandre, de Hollande, ne fut républicain que de nom.
En réalité représentatif, le système de ces villes fut municipal ou emporocratique, parfois les deux ensemble, comme sont plus ou moins aujourd’hui l’Angleterre, les États-Unis, la Suisse et comme voudrait être la démocratie bourgeoise de France, sans pouvoir y arriver, pour des causes inutiles à dévoiler ici.

   
Monarchie

Quand Montesquieu, après avoir dit que le principe des républiques était la vertu, a prétendu que celui des monarchies était l'honneur, il a pensé soit en courtisan des rois et des peuples, soit comme l’eût fait aujourd’hui M. Prud'homme, mais non pas comme Montesquieu.

Le principe de la Monarchie pure est l’énergie de son fondateur, c’est-à-dire du plus fort et du plus heureux, si l’on entend par ce mot le plus favorisé par le destin.

La fin que se propose la Monarchie pure est l’autocratie.

Le moyen par lequel ce principe tend vers sa fin est la centralisation de tous les pouvoirs dans la personne du monarque.

La condition juridique indispensable à l'emploi de ce moyen, est que la loi émane directement du despote, sans représentants ni délégués royaux, autres que des greffiers, des juges et des exécuteurs.

La garantie de cette forme de gouvernement est le meurtre légal : car dans les conditions d’anarchie publique qui nécessitent et permettent la fondation de la Monarchie pure, pour sauver l’unité de la vie nationale, il faut être maître de la mort.

La Monarchie pure régna chez les Assyriens ; les Cyrus, les Attila, les Gengis-Khan, les Timour en portent le caractère réel.

Dans la chrétienté, il n’y a jamais eu de Monarchie réelle, dans le sens absolue de ce mot.

Dans chaque pays chrétien tendant à l’unité, l’autocratie a bien été le but des dynasties, car sans ce but, ils n’auraient pas eu de mobile d’énergie assez puissant pour créer et conserver l’unité nationale.

Mais, quoique la plupart d’entre eux n’aient pas plus méconnu les garanties du despotisme que leurs prédécesseurs asiatiques, ils n’ont pas pu en user radicalement d’une manière suivie.

  
Théocratie

Le principe de la Théocratie pure est la Religion,

La fin qu’elle se propose est la culture universelle des consciences et des intelligences, leur union et leur paix sociale. 

Le moyen par lequel ce principe tend vers sa fin est la tolérance de tous les cultes et leur rappel à-leur-principe commun.
La condition nécessaire à l’emploi de ce moyen est l’assentiment libre des législateurs et des peuples à l’efficacité pratique de la science et de la vertu du sacerdoce et de son fondateur.

La garantie de cette forme de gouvernement est la réalisation incessante de la perfection divine par le développement de la perfectibilité humaine : Éducation, instruction, initiation, sélection des meilleurs.

Avant le schisme d’Irshou, l’Asie, l’Afrique, l'Europe entière furent gouvernées par une Théocratie, dont toutes les religions d’Égypte, de Palestine, de Grèce, d’Etrurie, de Gaule, d’Espagne, de Grande-Bretagne, ne furent que le démembrement et la dissolution.

Cette Théocratie, nettement indiquée dans lés annales sacrées des Hindous, des Perses, des Chinois des Égyptiens, des Hébreux, des Phéniciens, des Étrusques, des Druides et des Bardes celtiques, et jusque dans les chants de l’extrême Scandinavie et de l’Islande, cette Théocratie, dis-je, fut fondée par le conquérant que célèbrent le Ramayan de Walmiki et les Dyonisiaques de Nonus.

C’est grâce à cette unité première dont on retrouve partout des traces positives, et dont les anciens temples conservaient la tradition, que nous voyons encore dans Damis et dans Philostrate, Appolionius de Thyane, contemporain de Jésus-Christ, aller converser successivement dans tous les centres religieux du monde et avec tous les prêtres de tous les cultes, depuis la Gaule, jusqu’au fond des Indes et de l’Éthiopie.

De nos jours, la Franc-Maçonnerie, charpente et squelette ’d’une Théocratie, est la seule institution qui porte ce caractère d’universalité, et qui, à partir du trente-troisième degré, rappelle un peu, quant aux cadres, l’ancienne alliance intellectuelle et religieuse.

Moïse, initié à la science du sacerdoce d’Égypte où, depuis le schisme d’Irshou, régnait une théocratie mixte, voulu sauver de la dissolution religieuse et intellectuelle quelques livres sacrés renfermant d’une manière extrêmement couverte la science fondamentale de cette ancienne unité.

C’est, pourquoi ce grand homine fonda cette théocratie d’Israël dont la chrétienté et l’Islam sont les colonies religieuses.

La chrétienté n’a jamais eu de théocratie, soit pure, soit mixte, parce que la Religion chrétienne, représentée par des églises rivales, dès le v siècle, et subordonnée par sa constitution démocratique à une forme politique oscillant entré la République et l’Empire, n’a jamais pu, comme culte, atteindre à l’unité intellectuelle, a l’enseignement scientifique, à i l’éducation, à la sélection et à l’initiation qui sont la garantie de la Théocratie.

Les moyens nécessaires de cette forme de gouvernement : Tolérance de tous les cultes, leur rappel à leur principe commun, n’ont jamais pu être employés, ni dans les conciles généraux dès premiers siècles, ni dans les conciles partiels qui ont suivi la séparation de l’église grecque et de l’église latine, ni par la papauté qui, vu sa situation politique et partive dans la chrétienté, n’a pu, malgré tous ses efforts, faire oeuvré que de pouvoir clérical et sectaire, ce qui est tout le contraire de l’autorité théocratique.

Néanmoins, la puissance intellectuelle et morale de Jésus-Christ est tellement grande, tellement théocratique, que même réduite à la purification de l’esprit et de la conscience individuels, sans pouvoir agir religieusement sur les sacerdoces divisés et, par eux, sur les institutions générales de l’Europe, elle a cependant déterminé, dans le monde chrétien, la force universelle d’opinion qui repousse les chaînes du démagogue, les instruments de mort du despote, rend impossible l’établissement, soit de la République absolue, soit de la Monarchie radicale, et paralyse tout gouvernement politique réel.

Honneur et gloire en soient éternellement rendus à Jésus-Christ!

Cependant, hâtons-nous de le dire, ce qui n’est pas possible dans la Chrétienté, l’est partout ailleurs.

Les races de l’Afrique, celles de l’Asie surtout, bien que contenues par l’Islam, tant que les Turcs possèdent Constantinople, sont dans des conditions qui permettent l’établissement de la Monarchie pure.

Et qu’on ne croie pas que les armes matérielles de notre civilisation, que nos systèmes modernes de guerre, nous soient exclusivement acquis : ils se prêtent, au contraire, le mieux du monde, aussi bien au tempérament disciplinaire de ces races qu’aux invasions par masses profondes dont elles sont coutumières, dès qu’un despote assez énergique les rassemble et les soulève.

Ce n’e t pas un million, mais vingt millions d'hommes armés et entraînés à l’européenne, que les efforts réunisses peuples d’Afrique et d’Asie, soutenus par l’Islam et l’empire chinois peuvent lancer, à un moment donné, sur l’Europe divisée contre elle-même.

Reprenant sa route habituelle des côtes d’Afrique en Italie et en Espagne, d’Italie et d’Espagne vers le cœur de l’Occident , du Caucase jusqu’à l’Atlantique, ce déluge humain peut de nouveau crouler, balayant tout sur son passage.

Le gouvernement général de l’Europe la prédispose plus que jamais à toutes les conséquences de ce retour de mouvements périodiques qu’il est possible de prévoir à de certains indices soit apparents, soit secrets.

Divisés entre eux, sans liens religieux ni juridiques réels, les États européens seraient, les uns contre les autres, les premiers auxiliaires des envahisseurs.

Le mercantilisme est prêt à fournir les armes, pourvu qu’on les lui paye, et on le fait, et il sait bien faire parvenir à destination canons, fusils, boulets, balles et poudre.

La compétition coloniale, la rivalité des Etats, Ja jalousie des peuples chrétiens donneront de plus en plus tous les instructeurs, toutes'les instructions militaires nécessaires.

Chaque nation européenne, pourvu que le mal soit éloigné d’elle, ne bougera certainement pas pour en sauvegarder celle pour laquelle il sera immédiat ou prochain ; elle se réjouira, au contraire, dans sa sécurité, sans prévoir sa catastrophe finale, car dans la politique internationale des gouvernements dits chrétiens, tous les sentiments immoraux et, par conséquent, antiintellectuels, sont les seuls autorisés à se produire.

Quant au ressort capable de propulser, des deux autres continents sur le nôtre, cette formidable balistique des déluges humains, il se trou vera, sûrement, comme autrefois, dans l’indomptable énergie d’un Asiatique ou d’un Africain capable d’une monarchie absolue et d’un gigantesque et sombre dessein propre à transporter l’âme fatidique de leurs races.

De tels rois n’hésiteront pas plus que par le passé devant les conséquences de leur principe politique.

La Monarchie simple et ferme se montrera de nouveau en eux, exécutrice radicale des arrêts du destin, fauchant les têtes des familles impériales et royales détrônées, rasant par le feu des pays entiers, égorgeant les grands, forçant les petits à marcher dans ses armées, se gorgeant de nos biens, et pour venger leurs peuples de l’immoralité de l’Europe coloniale, changeant nos métropoles en un monceau lugubre de pierres et d’ornements calcinés, noyant dans le sang nos nations, ou les disperçant aux quatre coins de l’Asie et de l’Afrique.

L’Europe chrétienne n’a plus de force politique à opposer à ces calamités, la République pure et la Monarchie simple y étant également impossibles en raison de l'immorâlité nécessaire de leur garanties.

Pour ces motifs, comme beaucoup d’autres, il nous faudra chercher, en dehors de la politique, le lien possible des nations européennes.

Nous devons parler maintenant du tempérament par lequel on essaie, depuis si longtemps, de remplacer en Europe les garanties de la Monarchie et de la République réelles ; le lecteur a déjà deviné qu’il s’agit des institutions représentatives.

   

Institutions représentatives

On a dit que l’idée des représentants était moderne ; c’est une des erreurs de notre temps.

Comme chaque paysan croit son village plus beau que tous les autres, et flatte son orgueil local en attribuant à son clocher une suprématie snr tous les clochers voisins, ainsi ceux mêmes d’entre nous qui prennent sur eux d’enseigner les autres, sont souvent paysans sous ce rapport, et répugnent à sortir par la pensée, de leur temps et de leur milieu, pour observer et juger sainement ce qu’ils condamnent d’avance.

La politique est vieille comme le monde, et partout comme dans tous les temps, ses moyens ont été conformes à ses besoins.

Renouvelées des formes gouvernementales des anciens Celtes autochtones, de la primitive Église, et avant celle du néo-celticisme d’Odin qui détermina le système féodal des Goths, les institutions représentatives semblent s’adapter aussi bien à la République qu’à la Monarchie.

Cependant, elles ne tempèrent ces gouvernements politiques qu’en les paralysant à la fois dans leurs principes, dans leurs moyens et en éloignant sans cesse leurs fins.

En effet, la volonté démagogique ne peut pas être représentée sans être absente des deux pouvoirs législatif et exécutif.

De même, l’énergie du despote ne peut pas se déléguer, sans se reléguer derrière un parlement ou une cour de justice.

Dans le premier cas, il n’y a plus de République pure, puisque l’oligarchie représentative, et non le peuple seul, légifère et gouverne, nomme les magistrats, et limite la liberté de tous et de chacun.

Dans le second cas, il n’y a plus de Monarchie pure, puisque l’oligarchie représentative, et non le monarque seul, légifère, partage le gouvernement, et, soit sous la poussée de sa propre ambition, soit sous celle des factions, peut frapper de la loi et de la mort le roi lui-même, dépouillé de l’usage exclusif du moyen et de la garantie de sa fonction.

Dans les Monarchies bâtardes, ou représentatives, ces deux forces, la volonté du démagogue, l’énergie du monarque, se combattent perpétuellement d’une manière latente ou déclarée.

Dans les Républiques bâtardes, ou constitutionnelles, le duel se passe entre la démagogie et l'oligarchie représentative ; mais le dualisme y est toujours déclaré.

Il faut, de deux choses l'une, que le roi et l'oligarchie représentative, dans la Monarchie constitutionnelle, l’oligarchie et sa tête, si elle en a une, président, stathouder, protecteur, dans la République bâtarde, puissent, si la situation géographique de leur pays s’y prête, lâcher leur démagogie sur des colonies maritimes ou la lancer dans des conquêtes militaires.

Dans le premier cas, la République comme la Monarchie tentent à l’Emporocratie, c’est-à-dire à la prédominance des intérêts économiques considérés comme mobiles de gouvernement.

Dans le second cas, la République comme la Monarchie inclinent vers l'Empire, si la conquête militaire des peuples étrangers dure, et se change, par conséquent en domination politique.

Tyr, Carthage, Venise, Gênes, Milan, Florence, l’Espagne, le Portugal, la Hollande, l’Angleterre furent emporocratiques, quelles que fussent d’ailleurs les bases républicaines ou monarchiques de ces puissances.

Rome, et après elle, la plupart des puissances continentales qui dictèrent dans l’Europe chrétienne les traités généraux, après, avoir fondé les unités nationales, tendirent également à l’Empire : l’Angleterre, pendant la guerre de Cent ans : l'Espagne et la France, pendant la guerre d’Italie ; l'Espagne, la France, l'Autriche, la Suède, pendant la guerre de Trente ans ; la France soi-disant républicaine pendant les guerres de la Révolution.

Dans l’Emporocratie comme dans l’Empire, le problème politique de l’alliance impossible des deux principes de la Monarchie et de la République, ou de l’oligarchie constitutionnelle et de la volonté populaire, est ajourné, mais non résolu, jusqu’au moment où les colonies échappent à l'Emporocratie, les conquêtes à l’Empire, et où le gouvernement est réduit au dualisme de sa vie intérieure, sans pouvoir bénéficier d’une diversion donnant au dehors un libre exercice aux volontés, une satisfaction aux énergies.

Nous avons assez défini, pour le moment, les termes de Théocratie, de Monarchie, de République, ainsi que les institutions représentatives et l’Emporocratie : il ne nous reste plus qu’à définir l’Empire.

   
Empire

Son caractère monarchique spécial est dé dominer à la fois plusieurs gouvernements, républiques ou royautés, plusieurs peuples et plusieurs races.

C’est ainsi que Walmik, le poète épique indien, nous représente Ram comme se servant de la forme politique impériale, afin de réaliser, par la suite, sa Théocratie.

C’est ainsi, également, qu’Homère, dans une mesure beaucoup plus restreinte, nous représente son Agamemnon comme l’empereur de tous les rois et de tous les peuples de la Grèce.

C’est ainsi, enfin, qu’Alexandre, Jules César, Charlemagne, Charles-Quint et Napoléon Ier régnèrent sur les peuples, sur les races qu’ils conquirent et sur leurs gouvernements qu’ils se soumirent.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, le gouvernement emporocratique d’Angleterre règne impérialement sur plusieurs races et sur plusieurs Etats d’Europe, d’Amérique, d’Asie, d’Afrique et d’Océanie.

Comme on le voit par ce qui précède, l’Empire réel se prête, comme l’Emporocratie et les institutions constitutionnelles, à des formes politiques extrêmement variées ; car ayant à régir des dominations et des races multiples, il ne les unit sous son pouvoir qu’à la condition, soit d’en respecter jusqu’à un certain point les institutions propres, soit de déployer une force militaire qui exclut les bénéfices que l’Etat impérial a droit d'attendre de ses colonies.

Dans l’Europe actuelle, les autres gouvernements qui portent le titre d’Empire, le font d’une manière pour ainsi dire honorifique, mais sans caractère impérial réel, à l’exception de la Sublime-Porte et de l’Empire de Russie.

Toutes les formés de gouvernement que nous venons de caractériser se rapportent à l’une des trois grandes divisions de la vie sociale : Religion, Politique, Economie.

A la Religion, se rapporte la Théocratie, à la Politique correspondent la République et la Monarchie pures ou mixtes, à l’Economie répond enfin l’Emporocratie.

Dans les annales du genre 'humain, c’est la Théocratie pure qui apparait le plus rarement, parce qu’elle exige de la part de son fondateur, un génie, une sagesse, une science exceptionnels, des circonstances favorables très peu communes et des peuples assez éclairés pour la supporter.

Le longévité des gouvernements théocratiques est extrême.

L’Egypte, les Indes, là Chine de Fo-Hi, Israël méme, malgré la lourde charge que lui fit porter à travers les siècles Moïse, en faisant des Hébreux les gardiens des sciences secrètes de l’antique unité, tous ces gouvernements vécurent plusieurs milliers d’années et donnèrent au monde tous les enseignements qui sont aujourd’hui le patrimoine commun de la civilisation.

Quoique ayant dans l’histoire une longévité moins longue, les Royautés et les Empires durent plus longtemps que les Républiques, qui dépassent rarement quelques siècles.

Cette différence dans la durée des Etats tient au plus ou moins de force que renferme leur principe de vie.

La sagesse et la science n’ont véritablement part au gouvernement des sociétés que dans la Théocratie seule.

Dans la Monarchie, l’énergie intellectuelle et morale du fondateur laisse toujours son œuvre livrée à tous les hasards, lorsqu’il n’est plus là pour la diriger : elle est à la merci de la faiblesse et de l’imbécillité des successeurs et, par suite, des factions et de là rentrée en scène du principe républicain.

Dans la République, le principe de vie est plus faible encore, bien que la volonté populaire, si bruyante et si mouvementée, puisse donner l’illusion de la force.

Le caractère de cette volonté est de se diviser incessamment contre elle-même, d’engendrer factions sur factions et de mettre sans cesse l’Etat en péril.

Aussi tout l’art des législateurs d’Athènes, de Rome, de Carthage et de Tyr consista-t-il, pour donner à leur œuvre quelques siècles de vie, à la doter, à l’entourer d’institutions empruntées à d’autres régimes que la République, et dont la grandeur suppléât pour un temps à l’incurable médiocrité politique des masses.

***

Nos lecteurs peuvent maintenant juger l’importance de l’œuvre poursuivie par M. de Saint-Yves. L’ignorance du gros public et même du public intellectuel touchant les Missions et leur auteur, prouve assez la modestie de ce dernier et montre qu’il n’a pas cherché dans la réclame une passagère confirmation de son autorité. C’est donc un devoir de justice que nous pensons remplir en faisant connaître de notre mieux un savant véritable, poursuivant laborieusement ses recherches et qui sera le premier étonné de voir ses travaux analysés et patronnés dans une publication.

On sait maintenant le parti qu’on peut tirer de la synarchie. Nous verrons dans la suite comment les chercheurs contemporains, suivant la voie indiquée par M. de Saint-Yves, ont pu annoncer la réaction démagogique dont les premiers effets se font actuellement sentir sous le nom d’anarchie.

  

 Les continuateurs de la Synarchie

A la suite des travaux de Saint-Yves sur la Synarchie, un groupe de chercheurs a résolument poursuivi la voie tracée par le maître et, après quatre années d’efforts, les résultats obtenus sont assez importants pour qu’on puisse en livrer les premières conclusions au public.

Rappelons encore une fois qu’il s’agit là de recherches d’un caractère tout scientifique, que le but à atteindre est d’établir d’abord une anatomie sociale positive, de passer de là à la physiologie sociale et d’aborder enfin la psychologie sociale. Ce travail demandait donc tout d’abord une analyse sérieuse des organes de la société ; puis une synthèse des fonctions créées par ces organes; enfin la recherche des lois générales présidant à ces fonctions. Tout cela explique le temps nécessaire à une telle étude qui a été poursuivie par MM. F. Ch. Barlet, Julien Lejay et votre serviteur et qui ne sera terminée que dans quelques années.

Les anciens Egyptiens prétendaient posséder la loi d’organisation et de fonctionnement des sociétés. Ils l’ont prouvé en envoyant leurs initiés, Orphée, Lycurgue, Solon, Pythagore organiser la Grèce ou ses colonies. De même Moïse a tiré d’Égypte l’organisation du peuple juif, organisation telle qu’elle a permis à l’esprit de race de résister à tout à travers les plus épouvantables cataclysmes. Aujourd’hui les assoiffés de réformes sociales réclament presque tous soit une humanité nouvelle pour appliquer leurs projets, soit une destruction totale des rouages sociaux actuellement existants. Ils sont d’accord pour détruire; mais lorsqu’il s’agit d’édifier, en tâtonne, on prononce de grandes phrases creuses. Le problème à résoudre ne consiste pas à tuer le malade pour élever ses enfants d’une façon nouvelle; il consiste à guérir ce malade en respectant ses organes et en rétablissant la santé sociale, là où la putréfaction a déjà commencé ses ravages. Que notre société soit en mauvaise santé, c’est là un fait que la permanence de nos assises législatives suffirait à prouver. Plusieurs chercheurs, M. Quærens (1), entre autres, ont même voulu caractériser le diagnostic à porter. Dans une magistrale étude, Jules Lermina (2) s’est fort bien efforcé de mettre à jour le point de départ de nos malaises actuels. Tous les efforts faits dans cette voie méritent donc d’attirer l’attention du philosophe. Voyons rapidement les grandes lignes des conclusions analytiques auxquelles arrivent les continuateurs de la Synarchie.

(1) Cachexie starcorale. (Paris, l’Iniliation, 1893)

(2) Ventre el Gerveau (Paris, 1894, Ghamuel)

Le cadre de cette étude ne nous permet malheureusement que de résumer rapidement la méthode employée sans pouvoir aborder les voies de réalisation immédiate et pratique fournies par cette méthode.

Les constructeurs de systèmes sociaux tirent leurs déductions ou de leur imagination ou des enseignements de l’histoire, souvent même de la simple routine. Les chercheurs dont nous nous occupons en ce moment prétendent n’avoir rien inventé. Ils se sont efforcés de bien étudier les procédés employés par la Nature dans la construction de tout organisme et, considérant la société comme un organisme spécial, d’appliquer les lois de la vie à cet organisme spécial; le premier résultat de leurs efforts a été de constater que tous lés systèmes de gouvernement qui fonctionnent répondent strictement à un organisme végétal ou animal plus ou moins perfectionné.

Encouragés par cette première prouve de la réalité de leurs recherches, ils ont analysé l’organisme humain et se sont efforcés d’appliquer à la société les lois générales en action dans cet organisme humain. Nous ne reviendrons pas sur les trois divisions générales : Ventre social ou Économie politique–Poitrine sociale ou Pouvoir – Tète sociale ou Autorité, qui constituent la base de toutes ces études et que nous allons toujours retrouver.

Voici tout d’abord les grandes divisions établies dans cette étude par F. Ch. Barlet (1).

« La société est un être vivant composé d’être volontaires et responsables.

Elle est sujette aux lois biologiques mais sa volonté est plus maîtresse du fonctionnement physiologique que ne l’est l’être humain ; elle a la faculté de disposer même des organes sous sa responsabilité (2).

(1) Pour détails, voir F. Ch. Barlet ; Principes de Sociologie synthétique : Paris Chamuel, 1894.

(2) On sait que, chez l’homme, la marche du système de lu vie organique (coeur et circulation; foie et digestion; grand sympathique et innervation) échappent à l'influence de la volonté.

Son étude est donc celle de toute biologie.

I. Anatomie. Elude des organes d’un groupe social.

II. Physiologie ou bionomie subjective. Fonctionnement des organes du groupe social.

- Considéré isolément. Politique intérieure.

- Considéré dans son milieu. Politique extérieure.

III. Biologie générale. Bionomie objective. Fonctionnement de l’humanité sociale. (Histoire et philosophie de l’histoire.)

Pour mieux faire comprendre ces divisions, nous allons donner quelques extraits concernant l’anatomie, la physiologie et même là pathologie sociales. Nous indiquons ainsi clairement le caractère de ces études.

  
Anatomie

Tout groupe social comprend donc:

1) Des individus (ses éléments constituants): le corps.

2) Une unité qui fait de ces éléments un être : l'Etal.

3) Des unités intermédiaires : familles et corporations.

4) Et un lien entre les individus et les unités : le Gouvernement, dont la fonction est double.

A. Satisfaire les individus en tant qu’individus ;

B. Les plier à l’Etat en tant qu’éléments. Donc réciproquement la fonction des individus est double

A. Satisfaire l’Etat en tant qu’unité ;

B. Le plier aux besoins de l’élément individuel.

C’est le système Gouvernement qui est laissé à la liberté et à la responsabilité humaine (il a cependant des principes fixes qui peuvent et doivent guider).

Il en est ainsi comme dans le corps humain. Les individus sont les cellules. L’état est le corps entier, la santé dépend du Gouvernement que l’âme donne aux individus par l’état, aux cellules par le règlement hygiénique.

La Société, comme tout organisme supérieur, a Corps, Ame (spirituelle et intellectuelle), Esprit et Volonté libre pour régler le rapport de vie de ces trois systèmes ou conduite qui, en sociologie, a nom Gouvernement.

Son esprit ce sont les principes qui la déterminent (l'esprit publie, la conscience, publique, selon l’expression vulgaire).

Son âme spirituelle, c'est l'Autorité, la puissance spirituelle.

Son âme intellectuelle, c’est le Pouvoir, ou plus nettement le pouvoir temporel (auquel correspondent les constitutions a priori).

Son corps, ce sont les groupements sociaux de divers genres (famille, tribu, commune, etc.) qui sont les organes ou les systèmes anatomiques, l’organisme social.

L’esprit et l’âme spirituelle qui appartient au monde abstrait n’ont pas de forme. Au contraire le pouvoir et les groupes sociaux sont essentiellement formels.

  

Physiologie

Comment le Gouvernement accomplit-il ses fonctions?
Comme la volonté.

1) Il reçoit les impressions (lesquelles viennent des quatre éléments : individu, famille, corporation ou de lui-même, de sa propre initiative) : remontrances; cahiers ; pétitions ; initiative.

2) Il délibère d’après la conscience (grands hommes), ou l’intelligence ou le sentiment (conquérants), ou la sensation (tyrans) : d'ou les conseils divers.

3) Il ordonne: lois, décrets, ordonnances, etc.

4) Il fait exécuter:

par exécution

- active (réalisation par administration),

- passive (contrainte),

- intermédiaire (magistrature),

qui décidé s'il y a lieu ou non à exécution.

Il doit donc y avoir :

Faculté de sensibilité et organes correspondants

- de délibération

- d’ordonnance (autorité)

- d’exécuter (pouvoir)

La physiologie normale, la loi suprême du Gouvernement est :

1) Inspiration de l’autorité par l’esprit.

2) Consécration du pouvoir par l’autorité,

3) Direction du corps par le pouvoir, de sorte que le corps exprime l’esprit.

Mais cette voie est un idéal vers lequel la Société marche en affectant successivement une importance exagérée à l’un des éléments : c’est ce qui fait l’évolution sociale.

  

Pathologie

Le trouble est apporté dans la Société :

1) Par l'individualité(la maladie vient de la cellule), individu isolé ou social.

C’est l’anarchie, la conspiration, l’usurpation etc.

Modification du pouvoir.

2) Parle changement de l'Esprit public (la maladie vient du moral).

Modification de l'autorité.

C’est la Révolution.

3) Par une attaque de l'extérieur (la maladie vient du milieu ambiant).

C’est guerre internationale qui sera, selon le groupe, entre familles, tribus, nations, peuples ou races).

Il est bien entendu que ces notes n’ont pour but que d’indiquer à l’esprit du lecteur la méthode employée sans rien préjuger des résultats acquis. Mais cette méthode avait permis, à l’auteur dont nous nous occupons, M. F.-Ch. Barlet, de donner, il y a deux ans déjà, dans une étude sur l’Evolution de l'idée (1 vol.-in-i8) des indications bien curieuses sur la période démagogique et de manifestation anarchique dans laquelle nous entrons. Voici un extrait de cet ouvrage.

« Telle est la vie totale, telle aussi la vie de détail, au Sanctuaire, à l’École ou dans le Peuple, à travers les siècles comme dans les petites périodes qui voient vivre et mourir un système économique, philosophique ou religieux. Partout vous verrez au début un homme ou un groupe d’hommes inspirateur ; avec lui se forme la période d'enfance, de foi, à laquelle succéderont celle d’analyse et celle de synthèse finale, sauf les accidents morbides ou mortels (1).

(1) Le philosophe V. Cousin n’a pas manqué de signaler ces phénomènes : « Partout, dit-il, où règne une grande religion, la base d’une philosophie est posée... ne noua lassons point de répéter, la religion est le fond de toute civilisation; c’est la religion qui fait les croyances générales... elle contient aussi la philosophie.,, la religion parait seule d’abord; puis de là religion sort la théologie, et de la théologie sort enfin la philosophie, etc... » (Histoire generale de la philosophie, p. 35 et 43.)

Nous n’avons donc pas à nous préoccuper des fluctuations, des agitations, même les plus terribles, de l’École ou de la Société, non plus que du sacrifice de vies individuelles demandé par la vie universelle ; ce n’est là que l’œuvre du Destin, une seule pensée mérite nos soins : la réalisation dé l’idéal dont l’Involution a produit le mouvement auquel nous sommes libres d’assentir ou non par l’effort de nos volontés et de l'intelligence.

Mais comment pouvons-nous réaliser l’idéal ; que pouvons-nous particulièrement à notre époque pour et par l’évolution de l’idée ?

Pour le comprendre, il suffît de considérer quel moment de l’évolution notre siècle représente. C’est le temps que nous avons vu particulièrement critique, de l’analyse extrême, de l’extrême division, mitigée par une tendance à la fédération. Pour la société, c’est l’enfance de la démocratie, menacée de la maladie démagogique. Pour la pensée publique, c’est le positivisme matérialiste qui menace de la dissolution par l’épicurisme ou le scepticisme.

Cependant, nous semblons avoir franchi déjà le point dangereux de ce cap, car, à l’École comme dans le public, nous tendons en toutes choses vers la synthèse, et c’est en elle qu’est notre salut, avec le but dn mouvement que nous traversons.

Nous n’avons donc à nous effrayer ni des menaces d’anarchie sociale ni des sombres désespérances du nihilisme ; ce sont les produits nécessaires de l’obscurité que le destin nous condamne à traverser, souterrains qui nous conduisent, si nous savons les parcourir, aux splendeurs d’une science et d’une organisation sociale inconnues depuis de longs siècles.

Tous nos efforts doivent être portés sur la concentration de nos forces de tous genres ; hors de l’École par l'altruisme ou fraternité, qui consiste pour chacun dans l’oubli de son individualité au profit de l'Universalité; à l’École, par la synthèse de toutes nos connaissances, l’achèvement dans la région des Principes de l’édifice que nous avons commencé d’asseoir sur la base du positivisme, et pour lequel nous avons amassé un trésor inappréciable de matériaux.

Et comme, selon là belle expression de Charlemagne, « s’il est mieux de bien faire que de savoir, il faut cependant savoir avant que de faire » ; comme, en dernière analyse, c’est l’idée qui mène le monde, il n’est rien qui demande plus d’attention, plus d’efforts de notre part que l’organe social de l’Idée, l’École. Là nous avons à reconstruire, à ressusciter par nos efforts, à ramener vers son foyer d’origine l’unité occultée maintenant, descendue, disséminée dans les ombres du inonde sensible.

Là, comme dans le monde, la première condition de ce mouvement laborieux et grandiose, c’est l’oubli de l’individualité pour l’Unité ; par lui seul peuvent se réaliser les deux conditions premières de la science synthétique : 1’Union des trois Principes dans là pensée, afin d’éviter l’écueil mortel de la spécialisation, et l’organisation hiérarchique de toutes les forces de l’École, afin que la division du travail seconde la synthèse par la concentration harmonieuse des volontés (1). »

(1) F. Ch. Barlet : L’Évolution de l'Idée p. 160-162.

C’est à cause de cette division à l’extrême, de cette période d’anarchie morale autant que physique que nous avons à traverser que les chercheurs qui se sont occupés de sociologie n’ont voulu aborder que l’économie politique, c’est-à-dire l’étude du ventre, de la partie la plus matérielle de la société. M. Julien Lejay a fort bien mis au jour ces tendances dans quelques articles remarquables dont nous donnons ici un extrait Le lecteur y trouvera indiquées les lois réelles qui conduisent à leur insu la plupart des grands « réformateurs » contemporains.

 

L’économie politique et la méthode synthétique

« Le caractère dominant de tous les penseurs qui s’occupent soit d’économie politique, soit de sociologie, c’est de vouloir se rattacher exclusivement à un principe d’action en niant a priori toute valeur aux recherches de ceux qui se placent à un autre point de vue qu’eux-mêmes.

Or le maniement de l’analogie permet de considérer synthétiquement les efforts de tous ceux qui ont abordé la question et, par suite, de découvrir l’état exact d’évolution des esprits, état tel que chacun de ces réformateurs exclusivistes, croyant transformer son époque, ne fait en somme que traduire passivement les aspirations actuelles de cette époque.

Le premier devoir du synthétise est donc de rechercher la loi générale qui a guidé et qui guide encore dans leurs recherches et dans leurs conclusions les économistes et les écrivains socialistes de toute époque et de partir de cette loi générale pour traiter largement la question.

L’homme individuel est incité par trois sortes d'aspirations : les aspirations sensuelles, les aspirations passionnelles et les aspirations intellectuelles. C’est en partageant équitablement ses forces entre ces trois incitations qu’il réalise la santé physique et morale.

L’homme qui s’abandonne tout entier aux plaisirs sensuels ne tarde pas à voir diminuer ses facultés intellectuelles, puis à tomber malade s’il continue. L’excès contraire, le travail excessif et exclusif des facultés intellectuelles produit des résultats analogues. C’est dans l’équilibre que se trouve la véritable solution du problème.

Or l’homme collectif, la société, ont les mêmes lois de santé et de maladie que l’homme individuel, analogiquement parlant, et il est curieux de constater que tous les systèmes de réforme sociale proposés sont exclusifs, et tendent à subordonner tout à la satisfaction d’une seule des aspirations de la société.

Je pourrais vous montrer comment il existe une sociologie spiritualiste où tout est subordonné au bonheur de l’aristocratie, une sociologie rationaliste où tout est, au contraire, subordonné au bonheur de la bourgeoisie, enfin une sociologie sensualiste, où le peuple doit écraser toutes les autres classes et être satisfait à leurs dépens. Et chaque système prétend s’imposer seul, oubliant qu’il n'existe pas d’homme composé seulement d’une tête, seulement d’un thorax, et seulement d’un ventre, et que c’est au contraire, par un échange équilibré entre les fonctions du Cerveau, du Cœur et de l’Estomac que l’être humain subsiste.

Mais, bien mieux, dans chacun de ces systèmes sociologiques' exclusifs, des subdivisions existent qui donnent naissance à des écoles diverses suivant que la morale, la politique ou l’économie sont considérées comme plus importantes à pratiquer, toujours exclusivement.

Ainsi, à l’heure actuelle, on en est à l’économie après avoir passé par les autres phases, et l’économie politique est considérée comme seule digne d’intérêt. Laissez moi donc insister un peu sur ce point et considérons ensemble les conclusions que chaque sectarisme pose suivant la façon dont il considère l’économie politique, abdomen de la société.

Ce n’était pas assez de vouloir inventer les êtres humains composés uniquement d’un ventre en subordonnant tout à l'économie, on a été plus loin et l’on a voulu subordonner tous les organes à l’un d'eux, de telle sorte que chaque école d’économistes prétend qu un seul organe doit tout faire et que les autres ne servent à rien en supposant même qu’ils existent.

Nous trouvons, en effet, une économie politique spiritualiste, une autre rationaliste, une autre sensualiste, et chacune prétend posséder exclusivement la Vérité. – Naturellement. – Voyons un peu les détails.

La Richesse émane de l'État, l'État est le créateur de la Richesse, la valeur réside dans l’abstraction, c’est-à-dire dans la Monnaie. Toutes les fonctions économiques doivent donc être subordonnées à l’État, créateur de la monnaie.

Voilà ce que disaient les partisans de l'économie politique spiritualiste dont Law a été un des plus fameux représentants.

Vous vous trompez : la Richesse émane du Travail, l'homme est le créateur de la Richesse, la valeur résidé dans le Travail, c’est-à-dire dans l’homme, disent les économistes rationalistes dont Adam Smith, Say, Simon ont été et sont les brillants représentants.

Quelle erreur est la vôtre, clament à leur tour les économistes sensualistes, la Richesse émane de la Nature, la valeur réside dans les produits de la Nature et non autre part. De là l’idée de l’impôt unique sur la propriété foncière, de là toutes les théories des Agrariens et le succès colossal d’Henry Georges qui a formulé merveilleusement leurs aspirations.

Et, ce qu'il y a de remarquable, c’est qu’à l’avènement de chaque école d’économistes au pouvoir, les écoles futures se manifestaient déjà, mais sous forme de protestations: C’est ainsi que Turgot et les physiocrates soutenaient il y a longtemps que la Richesse émane de la Nature à l’époque des économistes spiritualistes, tandis que les communistes de 1848, Babeuf, Fourier, Gabet, etc., soutenaient une thèse analogue en opposition des économistes rationalistes.

Vous me demanderez que fait le synthétiste, l’occultiste d’action, en présence de cette multitude de systèmes certains? Il cherche à grouper ces divers principes pour en constituer un organisme social composé d’une tète, d’un thorax et d’un abdomen comme l’homme lui-même. Et, dans le cas actuel puisqu’il s’agit d’économie politique, le synthétiste s’efforce de préciser le rôle de chacun des organes abdominaux de la société, représentés chacun par une école spéciale.

Synthétiquement donc tout est vrai; il suffit d’approfondir la question et, surtout, d’éviter l’éclectisme, la plus grande des erreurs possibles.

Dans l'abdomen de l’homme il y a quelque chose qui supporte tout ce que le ventre renferme, c’est la matière organique constituant toutes les cellules. Mais ces cellules cesseraient vite leur fonction et mourraient si une autre chose, le sang, et surtout l’oxygène qu’il apporte ne venait pas les animer. Enfin ces cellules auraient beau vivre que rien ne se produirait si une autre chose encore, l’incitation nerveuse, ne venait mettre tout cela en mouvement.

Et ces trois principes d’action, la matière première, la force animatrice et la force motrice, sont tellement liés et tellement nécessaires l’un à l’autre qu’on ne peut les concevoir agissant séparément.

Dans l'abdomen social (économie politique) la matière première produite par la Nature supporte tout et forme la base sur laquelle s’appuient les autres actions ; mais le Travail produit par l’homme vient donner la valeur à cette matière première et enfin la Spéculation dont est l’objet cette valeur vient donner la plus-value et le mouvement aux autres principes.

C’est de la réaction harmonique de ces trois principes : Spéculation, Travail et Réalisation physique que résulte la santé de l’abdomen social.

C’est à l’étude de ces lois et de leurs analogues dans la politique et dans la morale (thorax et tète de la Société) que je travaille depuis déjà plusieurs années.

Je me suis efforcé de vous faire comprendre ma méthode, ainsi que quelques-unes des conclusions déjà obtenues.

Peut-être trouvera-t-on après tout que ces idées sont trop simples pour être vraies peut-être me considérera-t-on comme un bon rêveur pas méchant : que m’importe. L’étude de la Science occulte m’a conduit à chercher en tout le point de vue synthétique : j’ai voulu appliquer ce principe à l’étude de la Sociologie. Quand je me sentirai prêt, je publierai un ouvrage résumant mes travaux et exposant ces idées avec tous les détails nécessaires.

Et après?

Après je serai sans doute aussi heureux que l’abeille qui vient déposer dans la ruche le produit de sa longue visite aux fleurs de la prairie : j’aurai fait ce que je considère comme mon devoir et n’est-ce pas là une grande satisfaction, et ce sentiment du devoir accompli ne constitue-t-il pas seul une suffisante récompense (1)?»

Ainsi voilà le bilan des efforts tentés par un groupe de chercheurs qui n’ont pas désespéré de l’avenir et qui, dédaignant les satisfactions trompeuses de la politique, se sont adressés à la Science pour rechercher les causes dé la maladie sociale qui exerce actuellement ses ravages dans la plupart des nations d’Europe. Quelle est, par contre, la conduite des gouvernants au pouvoir dans ces nations ? C’est ce qu’il nous faut maintenant examiner de notre mieux.

(1) J. Lejay : L’Economie politique et la methode synthétique.

  

Indolence et anarchie

Les anciens demandaient à leurs gouvernants de sérieuses garanties intellectuelles et surtout morales. De plus, les méthodes appliquées à la direction des sociétés partaient de ce principe que les principes étaient tout et que les individus n’étaient rien. Que dirait-on en effet des voyageurs qui, au moment de se mettre en route, procéderaient par élection au choix du mécanicien chargé de conduire la locomotive et choisiraient à cet effet le plus brillant parleur? On nous accusera de forcer notre comparaison, mais n’est-ce pas un peu ce qui se passe dans la vie publique de la plupart de nos sociétés?

L’analyse à l’excès et l’individualisme triomphent partout; les intérêts personnels priment tout et notre société marche positivement la tête en bas et le ventre en l’air. La faute n’en est aucunement à ses gouvernants remplis évidemment d’excellentes intentions, dont le patriotisme est au-dessus de tout soupçon, mais qui sont les prisonniers d’un état de malaises politiques dont ils sont eux-mêmes les premières victimes.

L'instruction analytique qui leur a été donnée, l’admiration qu’on leur a inculquée pour la Révolution, l’habitude de manier les électeurs avec de belles paroles et les députés avec de grandes promesses, tout cela détermine chez les hommes de gouvernement, un état d’esprit caractérisé par la prédominance de l’immédiat sur le futur, des petites compromissions pour éviter les grandes audaces et enfin de l’indolence pour tout ce qui est général et synthétique par amour pour tout ce qui est particulier et analytique.

Dé plus, l’instabilité ministérielle et le peu d'autorité des ministres sur les bureaux tendent à détruire, surtout en France, cette unité de politique extérieure, cette conception large de l’avenir bravant au besoin l’impopularité pour le présent qui, seules, constituent les nations véritablement fortes.

C’est là la grande force de l’Angleterre pour les gouvernants de qui la politique extérieure n’implique aucune divergence de vues, quel que soit le parti au pouvoir. C’est là aussi la force principale de la Russie, dont, le légendaire testament de Pierre le Grand fixe l’avenir et le but à atteindre.

Seuls, les pays où l’unité de gouvernement dure encore par l’existence simultanée du pouvoir et de l’autorité entre les mains d’un seul peuvent se préserver des poussées démagogiques. Telle est la Russie, tel est un peuple auquel on ne prête pas une assez grande attention, qu’on connaît très mal et qu’on juge faussement : la Turquie.

On n’a pas suivi d’assez près les efforts prodigieux tentés et menés à bien en quelques années par un souverain opiniâtre et travailleur et qui a fort bien senti l’avenir possible réservé à un peuple que tout le monde croit moribond.

Délaissant le culte exclusif de la force, sur lequel s’étaient concentrés les efforts de tous ses prédécesseurs, Abdul Hamid II a résolu de développer, au maximum, toutes les sources d'intellectualité latentes dans les nouvelles générations. Il a fondé, à cet effet, plus de dix-neuf facultés et écoles supérieures à Constantinople en quelques années, et toutes pourvues de professeurs éminents et d’élèves et, alors que les autres gouvernements se laissent entraîner par le culte de la Matière, la Turquie attend son avenir seulement du triomphe de l’idée.

L’indolence et l’étroitesse de vue sont, en effet, les caractères de nos éphémères gouvernements.

On évite, de parti pris, l’étude approfondie de l’organisme social, on s’en tient à l’extérieur, aux habits, et on laisse la vermine envahir le corps, caché sous le velours et la soie. Quand les parasites apparaissent à l’extérieur, on les tue un à un, mais sans remonter à la cause du mal.

Gouverner, c’est prévoir, c’est-à-dire c’est faire de l’hygiène sociale. L’indolence engendre la saleté, la saleté permet le développement des parasites à l’extérieur et des microbes à. l’intérieur. L’anarchiste est le microbe de la société, c’est la cellule qui ne reçoit plus l'influx vital nécessaire des centres, et qui, se faisant centre à son tour, détruit pour le plaisir de détruire et parce que la destruction est sa seule raison d’être. Ptomaïnes et dynamite sont analogues.

Or, ainsi que l’a si bien déterminé F.-Ch. Barlet, nous sommes arrivés au point ultime de l’involution de l’idée, du culte de la matière, l’or-dieu, le matérialisme, le sensualisme, le culte du souteneur au café-concert et du chantage dans une certaine presse, tout cela est connexe et conduit fatalement au même résultat: la décomposition putride dans un individu ou l'anarchie dans une société. La rigueur et les lois d’exception ne sont que de passagers palliatifs; la foi dans le travail et dans la science sont les seuls véritables remèdes. Il faut résolument revenir à l’étude de l’idée si l’on veut détruire la cause de tout le malaise matériel, et il faut commencer les réformes par le ventre, par l’économie sociale ; mais en respectant les rouages existants et non pas en voulant les détruire par la masse ignorante comme beaucoup de socialistes ou par la dynamite comme les anarchistes.

L’électorat groupé sur les intérêts corporatifs et non plus sur la politique, l’autonomie de la Magistrature et de l’Université, l’héritage des outils et des usines par les syndicats ouvriers sous certaines garanties, l’impôt unique sur les héritages en ligne collatérale, le service de chaque citoyen, pendant un certain nombre d’années et dans sa profession pour l’Etat en échange de la garantie du vivre, du logement et de l'habillement de l’individu de la part de l’Etat, tout cela sont des moyens de transition que nous croyons pratiques et qui méritent une attention sérieuse de la part de ceux qui préfèrent l’immédiat à l’universel.

Le philosophe curieux de constater la vitalité réelle de l’organisation synarchique et de ses dérivés, pourra également étudier la constitution et le fonctionnement de l’Empire chinois qui conserve ses gouvernements pendant plusieurs centaines d’années, qui a une armée de 300,000 hommes à peine pour en garder 400 millions et qui nous traite "de sauvages et de barbares".

Un haut fonctionnaire chinois envoyé en Europe pour étudier notre organisation sociale disait : « Eh quoi, vous n’avez donc pas encore de véritables lois puisque vous êtes toujours occupés à en faire de nouvelles. En Chine voilà plusieurs centaines d’années que nous n’avons pas eu à nous intéresser à de pareilles futilités (1)».

Que le lecteur nous pardonne la longueur de ces digressions, nous croyons faire œuvre utile en appelant l’attention de tous sur une question capitale entre toutes et nous avons la certitude que l’avenir viendra prouver que nos efforts, aussi humbles soient-ils, n’ont pas été entièrement vains.

(1) Voyez, à ce propos, les remarquables travaux de Eug. Simon : La Cité chinoise; la Cité française.

 

 

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Папюс

АНАРХІЯ, ЛІНІСТЬ І СИНАРХІЯ


фізіологічні закони
соціальної організації та езотеризму



ПАПЮС
президент незалежної групи езотеричних досліджень

ініціаційний директор

  

Сучасна молодь, вихована на методах матеріалістичного позитивізму, повстала проти інтелектуальної вузькості, нав’язаної цими методами, і стрімголов кинулася на пошуки ідеалу, часто стрімголов. Релігійний ідеал, який існував лише для дуже небагатьох із цих молодих людей, у яких його намагалися знищити, більшість дослідників хотіли продовжувати поклоніння людству, вивчати його страждання та визначати його закони існування та еволюції. Звідси відраза до політики та любов до систем соціальних реформ; звідси успіх соціалізму серед багатьох сучасних інтелектуалів.

Попередні покоління, творці наших нинішніх парламентів, спрямували всі свої прагнення до політики та тих комбінацій груп, які здаються мислячій молоді як безліч безглуздих фантасмагорій, спрямованих на затримку прогресу.

Крім того, філософ, головна функція якого полягає в тому, щоб панувати над своїм часом і сучасними фактами, повинен без подиву розглядати інтелектуальний антагонізм, який відділяє старих батьків від їхніх малих дітей; мова йде про один із цих законів еволюції ідеї, який так добре висвітлив філософ, про якого ми знову поговоримо зараз: Ф. Ч. Барле.

Ми не маємо наміру ставати на чийсь бік у цій дискусії. Ми просто хочемо звернути увагу на певні дослідження, проведені групою сучасних «молодих людей» з метою вивчення зв’язків, які можуть існувати між людським організмом і соціальним організмом. Перші наслідки, витягнуті з цієї роботи, мають тенденцію довести необхідність наукового, морального та релігійного синтезу (без різниці поклоніння), одна; des maîtres вибрав як назву свого закону організації слово Синархія, яке, через свою абсолютну протилежність слову Анархія, чітко вказує на характер досліджень і їх мету.

Тому ми послідовно розглянемо:

1) Походження та значення слова «синархія».

2) Концепція нинішніх урядів автора цієї синархії.

3) Робота, яка зараз виконується після цих публікацій або пов’язана з цими публікаціями.

4) Висновки, які можна зробити з цієї роботи з точки зору майбутнього людського суспільства на Заході та ролі правителів завтрашнього дня порівняно з правителями сьогодні.

Ми віримо, що поряд з більш науковими дослідженнями соціалістичного руху, наше резюме надасть нашим читачам маловідому інформацію про рух, який досі здебільшого ігнорується.

   

Синархія

Провівши майже двадцять років у поглибленому вивченні історії, сучасний дослідник маркіз де Сент-Ів д'Альвейдр встановив існування закону організації суспільств, наприклад, народи, які застосовували цей закон, бачили, як їхній уряд тривав століттями, тоді як, навпаки, ті, хто втратив уявлення про цей закон, незабаром стали більш-менш глибоко стурбовані. Звідси синтетична назва правління або синархія, дана цьому закону суспільної організації.

Перш за все, дозволяють нам чітко відмежувати дослідження пана де Сент-Іва від більш-менш утопічних концепцій сучасних соціалістів. Синархія застосовувалася до людства протягом століть і все ще працює з незначними змінами в Китаї. Тому це не мрія і не винахід, який має на меті довести себе; це реальність, яку можна більш-менш брати до уваги, але яка все ж існує.

Синархія – це закон життєздатності, що існує як у соціальному організмі, так і в організмі людини, і, строго кажучи, будь-який дослідник може відкрити цей закон, застосувавши до суспільства принципи фізіології, які керують людським організмом, який вважається найбільш розвиненим серед тварин. організмів.

Присвятивши кілька праць перевірці цього закону в історії: «Місія євреїв», що розкриває всесвітню історію, «Місія суверенів» - історію Європи, «Місія французів» - історію Франції, пан де Сен- Ів доклав усіх зусиль, щоб показати, як за допомогою простого указу цей закон можна застосувати до нашого сучасного суспільства. Тому до мирної чи насильницької революції, яку проповідують соціалісти, і до руйнування соціальної машини, яку проповідують анархісти, ще далеко.

Отже, давайте спочатку спробуємо коротко описати цю синархію якнайкраще.

Що вражає дослідника насамперед у працях нашого автора, так це загальність цих принципів, які тут застосовані лише до соціального. Ми можемо стверджувати, не боячись бути запереченим, що Сент-Ів д'Альвейдр відкрив фізіологію людства; більше того, що він визначив закон відносин між різними групами людства.

Хай там що, саме аналогія скеровує всюди дослідження цього автора, і щоб довести це, ми збираємося викрити його ідею Синархії виключно на фізіології людини. Звернувши наше дослідження саме до цього пункту, нам буде набагато легше представити його читачеві.

Все аналогічно у Всесвіті; закон, який керує клітиною людини, повинен науково керувати цією людиною; закон, який керує людиною, повинен науково керувати людською спільнотою, нацією, расою.

Тому давайте швидко вивчимо фізіологічну конституцію людини. Для цього немає потреби вдаватися в подробиці, і наші висновки будуть тим більш правдивими, якщо вони базуватимуться на більш загальноприйнятих даних.

Кожен представник людства їсть, живе, думає.

Він їсть і харчується завдяки своєму шлунку, він живе завдяки своєму серцю, він мислить завдяки своєму мозку.

Його травні органи відповідають за керування економікою машини, заміщення втрат їжею та зберігання надлишків при нагоді.

Його органи кровообігу змінені, щоб переносити повсюди силу, необхідну для роботи машини, подібно до того, як органи травлення постачають матерію. Те, що має силу, є владою, тому органи кровообігу здійснюють владу в людській машині.

Нарешті, всім цим керують нервові органи людини. Через посередництво великої несвідомої симпатії працюють органи травлення та кровообігу; через свідому нервову систему, органи опорно-рухового апарату. Нервові органи представляють авторитет.

Економіка, Влада, Авторитет: це підсумок трьох великих функцій, які містить фізіологічна людина.

Як ці три принципи співвідносяться між собою?

Поки черево отримує необхідну поживу, економіка працює добре. Якщо мозок свідомо хоче обмежити їжу, шлунок кричить: «Я голодний, накажи членам дати мені необхідну їжу». Якщо мозок чинить опір, шлунок спричиняє загибель усього організму, а сам по собі й мозку; чоловік голодує.

Поки легеням дихається легко, доти життєдайна, тобто могутня, кров циркулює по тілу. Якщо мозок відмовляється працювати з легенями або веде їх у нездорове середовище, вони попереджають мозок про свою потребу через занепокоєння, що може призвести до: Дайте нам чисте повітря, якщо ви хочете, щоб ми ходили машиною. Якщо мозок уже не має на це достатньо повноважень, ноги більше не слухаються, вони занадто слабкі, все руйнується, і людина помирає від асфіксії.

Ми могли б продовжити це дослідження, але ми вважаємо, що цього достатньо, щоб показати читачеві гру трьох великих сил: економіки, сили, влади в організмі людини.

Давайте тепер знайдемо ці великі складники в суспільстві.

 Зберіть у групу все багатство країни з усіма її засобами діяльності, сільське господарство, торгівлю, промисловість, і ви отримаєте живіт цієї країни, що становить джерело її економіки.

 Зберіть у групу всю армію, усіх суддів країни, і ви матимете скриню цієї країни, що становить джерело її влади.

 Об’єднайте в групу всіх професорів, усіх учених, усіх членів усіх культів, усіх письменників країни, і ви матимете мозок цієї країни, що становить джерело її авторитету.

Чи хотіли б ви зараз виявити науковий зв’язок цих груп між собою, скажіть:

ЖИВІТ - ЕКОНОМІКА - ГОСПОДАРСТВО

ГРУДИ - ВЛАДА - ПРАВОВИЙ

ГОЛОВА - АВТОРИТЕТ - ВЧИТЕЛЬ

і встановити фізіологічні зв’язки.

Що станеться, якщо в державі влада відмовиться задовольнити справедливі претензії керованих?

Встановіть це аналогічно і скажіть:

Що станеться, якщо в організмі мозок відмовляється задовольняти справедливі благання шлунка? Відповідь легко передбачити. Шлунок зашкодить мозку, і врешті-решт людина помре. Керовані спричинятимуть страждання правителів, і зрештою нація загине. Закон фатальний.

Таким чином, у фізіології суспільства, як і у фізіології окремої людини, існує подвійний струм:

1) Потік від правителів до керованих, аналогічний струму від гангліозної нервової системи до вісцеральних органів;

2) Реактивний струм від керованих до керуючих, аналогічний струму від вісцеральних функцій до нервових функцій.

Навчальні Інституції освітні, юридичні та економічні повноваження становлять другу течію.

Першу формують законодавча, судова та виконавча (Інституції) влади.

Такими є два полюси, два плато лотки шальки терезів синархічної рівноваги.

Ми обрали цей спосіб викриття розкриття пояснення системи пана Сен-Іва д'Альвейдра, щоб усі краще усвідомили її домінуючий характер: аналогія, якої завжди суворо дотримуються, з проявами життя в природі.

Такою є і завжди буде відмінна риса творіння, що відноситься до справжнього езотеризму; будь-яка соціальна система, яка аналогічно не слідує природним еволюціям, є мрією і не більше.

Ми бачимо, що, зрештою, пояснення, виявлене оновлене в Місіях, є відкриттям закону керованих Навчальної, Юридичної, Економічної інституцій; бо закон Законодавчих, Судових, Виконавчих органів влади був відомий давно, передавався язичницьким світом.

Науково визначити існування і закономірності органічного життя народу; таким же чином визначають життя відносин людей до людей і раси до раси: такі проблеми досліджуються в працях Сен-Іва д'Альвейдра. Скрізь життя має йти за аналогічними законами; крім того, щоб побіжно говорити про ваше життя про зв’язок європейських народів між ними, не потрібно бути великим священнослужителем, щоб побачити його антиприродну організацію. Чи насправді ви представляєте окремих осіб, які діють між собою так, як це роблять великі держави? Як довго вони пробули б, не поїхавши до Мазаса? Закон, який сьогодні регулює стосунки між людьми, – це закон розбійників, завжди озброєних, завжди готових об’єднатися, щоб напасти на найслабших і розділити їхні статки. Який приклад для громадян!

Ось чому шукач може науково говорити з усіма народами і сказати їм:

«Змініть своїх королів, змініть свої уряди, ви тільки погіршите своє зло. Вони походять не від форми правління, а від закону, який його складає. Застосовуйте закон природи, і для вас і ваших дітей відкриється світле майбутнє! »

    

 Концепція нинішніх урядів

 Синархія, функціонуючи більше не як система, а як науковий закон, таким чином дає змогу побачити точне положення, яке займають різні форми правління в ієрархії соціальних наук. Тому ми збираємося залишити слово самому панові de Saint-Yves, щоб зробити його роботу більш відомою в його презентації визначення різних форм правління. Наступний уривок взято з Місії Суверенів, розділ I.

У цих дослідженнях про походження загального права та загального правління Європи нам доведеться часто вимовляти назви республіка, монархія, теократія.

Важливо визначити точне й суворе значення цих імен, не виходячи з ідеологічної абстракції, як ми занадто часто робили від Платона до Монтеск’є, а шляхом традиційних спостережень і досвіду, про що свідчить історія.

Оскільки наша мета зовсім інша, ніж обманювати себе, жертвуючи політичним містицизмом інших, ми не будемо ухилятися від наукової правди.

Форми правління, які ми маємо визначити, відповідно до їхніх історичних особливостей, чисті чи змішані, радикальні чи складені, залежно від того, чи є чи не є їхня номінальна назва вираженням їх власних принципів і засобів, за допомогою яких вони повинні прагнути досягти своєї мети.

  

 Республіка

Принципом Чистої Республіки є народна воля.

Ціллю, яку пропонує ця воля, є необмежена свобода громадян.

Засобом, за допомогою якого цей принцип прагне досягти цієї мети, є юридична рівність, без розрізнення площин, без ієрархії функцій.

Радикальною умовою, типовим організмом, відповідним використанню цього засобу, є пряме призначення магістратів народом, зібраним масово, без представників чи делегатів, одним словом, без посередників.

Гарантією цієї форми правління є домашнє рабство, громадянське, землеробське чи військове поневолення найбільшої кількості, вигнання чи політичний остракізм.

Афіни усвідомили цей справжній тип Республіки; але блиск, яким він сяяв, не повинен вводити в оману, оскільки він запозичений з теократичних інститутів, імпортованих до Греції, з Фінікії та перш за все з Єгипту: містерії Орфея, обряди Дельф і Елевсіна, Амфіктіони тощо.

Гарантією свободи громадян у цій Республіці було рабство, і ніхто не був застрахований від цієї грізної та постійної загрози.

Таким чином, якби Нікет не викупив свободу Платона, цей популяризатор Піфагора, незважаючи на його химерну метафізику про республіку, мусив би обмежити свої республіканські чесноти суворим виконанням своїх рабських обов’язків під страхом бичування, тортур і друга.

Карфаген також мав чисту республіку, з терором як весною, у статуї Молоха, і рабством нумідійців, як основою та постаментом, як опорою та гарантією свободи.

Заснований розбійниками стародавній район теократичної Етрурії, Рим, грубіший за Афіни, навіть жорстокіший за Карфаген, також відповідав даним радикальної республіки, хоча й з певними темпераментами, нав’язаними уламками королівства й теократії, чиї вплив і пам'ять, яку вона марно намагалася стерти.

Таким чином Римський Суверенний Понтифік зі своєю колегією з дванадцяти первосвящеників був озброєний достатньою владою, щоб призупинити та розпустити народні збори, і коли думка, вироблена пірронізмом, перестала надавати релігії віру, у Суверенному Понтифікаті кредит, необхідний для його посади, батьківщиною Цинцинната стала Сілла, і Юлій Цезар збирався одягнути на свою голову тіару та імператорську корону.

Республіканський Рим, щоб залишитися вільним, не задовольнявся домашнім рабством; вона все ще поневолює частину Африки та Азії.

У християнському світі ніколи не було справжньої Республіки.

Правління міст Італії, Фландрії та Голландії було лише номінально республіканським.
Насправді репрезентативною система цих міст була муніципальною або емпократичною, іноді обома разом, як більш-менш сьогодні Англія, Сполучені Штати, Швейцарія та як хотіла б бути буржуазна демократія Франції, не маючи можливості потрапити туди , щоб тут розкрити марні причини.

   
Монархія

Коли Монтеск’є, сказавши, що принцип республік – це чеснота, стверджував, що принцип монархії – це честь, він думав або як придворний королів і народів, або як зробив би пан Пруд сьогодні, але не як Монтеск’є.

Принцип чистої монархії – це енергія її засновника, тобто найсильнішого і найщасливішого, якщо розуміти під цим словом найбільш прихильників долі.

Метою, яку пропонує чиста монархія, є автократія.

Засобом, за допомогою якого цей принцип прагне до своєї мети, є централізація всієї влади в особі монарха.

Юридична умова, необхідна для використання цього засобу, полягає в тому, що закон виходить безпосередньо від деспота, без представників або королівських делегатів, крім клерків, суддів і виконавців.

Запорукою цієї форми правління є законне вбивство: бо в умовах суспільної анархії, яка вимагає і дозволяє заснувати чисту монархію, щоб зберегти єдність національного життя, треба бути господарем смерті.

Серед ассирійців панувала чиста монархія; Кір, Аттіла, Чингісхан, Тимур несуть її справжній характер.

У християнському світі ніколи не було справжньої монархії в абсолютному значенні цього слова.

У кожній християнській країні, яка прагнула до єдності, самодержавство справді було метою династій, бо без цієї мети вони не мали б достатньо потужної рушійної сили, щоб створити та зберегти національну єдність.

Але, хоча більшість із них не зневажала гарантії деспотизму не більше, ніж їхні азіатські попередники, вони не змогли використати їх радикально й послідовно.

   
Теократія

Принцип чистої теократії - це релігія,

Метою, яку вона пропонує, є універсальна культура совісті та розуму, їхнього союзу та соціального миру.

 Засобом, за допомогою якого цей принцип прагне до своєї мети, є толерантність до всіх релігій і їхнє звернення до їхнього спільного принципу.

Необхідною умовою використання цього засобу є вільна згода законодавців і народів з практичною дієвістю науки і чесноти священства та його засновника.

Запорукою цієї форми правління є невпинне здійснення божественної досконалості через розвиток людської досконалості: Освіта, навчання, посвячення, відбір найкращих.

До розколу Іршоу Азія, Африка, вся Європа керувалися теократією, включаючи всі релігії Єгипту, Палестини, Греції, Етрурії, Галлії, Іспанії, Великої Британії, були лише розчленовані та розчинені.

Ця Теократія, чітко вказана в священних літописах індусів, персів, китайців, єгиптян, євреїв, фінікійців, етрусків, друїдів і кельтських бардів, і навіть у піснях крайньої Скандинавії та Ісландії, ця Теократія, я кажу, була заснована завойовник, прославлений Рамаяном з Валмікі та діонісійцями з Нонуса.

Саме завдяки цій первинній єдності, позитивні сліди якої ми знаходимо скрізь і про яку стародавні храми зберегли традицію, ми все ще бачимо у Даміса та у Філострата Апполіонія з Фіани, сучасника Ісуса Христа, який збирається послідовно розмовляти. у всіх релігійних центрах світу і з усіма священиками всіх релігій, від Галлії до глибин Індії та Ефіопії.

Нині масонство, каркас і скелет теократії, є єдиною інституцією, яка носить цей характер універсальності, і яка, починаючи з тридцять третього ступеня, трохи нагадує, що стосується рамок, давній інтелектуальний і релігійний союз.

Мойсей, посвячений у науку про священство Єгипту, де після розколу Іршоу панувала змішана теократія, хотів врятувати від релігійного та інтелектуального розпаду деякі священні книги, що містять у надзвичайно прихований спосіб фундаментальну науку цієї стародавньої єдності.

Ось чому цей великий гомін заснував цю теократію Ізраїлю, релігійними колоніями якої є християнство та іслам.

Християнство ніколи не мало теократії, ні чистої, ні змішаної, тому що християнська релігія, представлена ​​конкуруючими церквами з п’ятого століття і далі, і підпорядкована своєю демократичною конституцією політичній формі, що коливається між республікою та імперією, ніколи не могла, як культ, щоб досягти інтелектуальної єдності, наукового навчання, освіти, відбору та ініціації, які є гарантією теократії.

Необхідні засоби цієї форми правління: толерантність до всіх релігій, їхнє звернення до їх спільного принципу ніколи не могли бути використані ні на загальних соборах перших століть, ні на часткових соборах, які відбулися після відділення Грецької Церкви та Латинської Церкви, ані папства, яке, враховуючи його політичне та часткове становище в християнському світі, було спроможне, незважаючи на всі свої зусилля, лише керувати духовною та сектантською владою, що є повною протилежністю теократичної влади.

 Тим не менш, інтелектуальна та моральна сила Ісуса Христа є настільки великою, настільки теократичною, що навіть якщо вона зведена до очищення індивідуального духу та сумління, не маючи можливості релігійно діяти на розділене священство, а через них – на інституції загальні, Європи, він, тим не менш, визначив у християнському світі універсальну силу думки, яка відсуває кайдани демагога, знаряддя смерті деспота, унеможливлює встановлення або абсолютної республіки, або радикальної. Монархія, і паралізує будь-який реальний політичний уряд.

Честь і слава навіки Ісусу Христу!

Проте поспішаймо сказати, що те, що неможливо в християнському світі, можливо всюди.
Народи Африки, особливо Азії, хоч і стримуються ісламом, поки турки володіють Константинополем, перебувають в умовах, які дозволяють встановити чисту монархію.

І нехай ніхто не вірить, що матеріальна зброя нашої цивілізації, що наші сучасні системи ведення війни, придбані виключно нами: навпаки, вони піддаються найкращим у світі, як дисциплінованому темпераменту цих рас, так і вторгнення глибоких мас, до яких вони звикли, як тільки досить енергійний деспот збере їх разом і підніме.

Це не один мільйон, а двадцять мільйонів чоловіків, озброєних і навчених на європейський манер, які зусилля, що об’єднують народи Африки та Азії, підтримані ісламом і китайською імперією, можуть у певний момент спрямувати на розділену проти себе Європу.

Відновлюючи свій звичайний маршрут від узбережжя Африки до Італії та Іспанії, від Італії та Іспанії до серця Заходу, від Кавказу до Атлантики, цей людський потоп може знову розвалитися, змітаючи все на своєму шляху.

Загальний уряд Європи більше, ніж будь-коли, налаштовує його на всі наслідки цього повернення періодичних рухів, які можна передбачити за певними ознаками, явними чи таємними.

Розділені між собою, без реальних релігійних чи юридичних зв’язків, європейські держави будуть одна проти одної першими помічниками загарбників.

Меркантилізм готовий постачати зброю за умови, що ми платимо за неї, і ми це робимо, і вона знає, як доставити гармати, рушниці, гарматні ядра, кулі та порох до місця призначення.

Колоніальна конкуренція, суперництво держав, заздрість християнських народів забезпечуватимуть дедалі більше всіх інструкторів, усі необхідні військові інструкції.

Кожна європейська нація, за умови, що зло буде усунено від неї, безперечно, не буде рухатися, щоб захистити від неї те, для чого вона буде негайно чи близько; вона, навпаки, радітиме своїй безпеці, не передбачаючи своєї остаточної катастрофи, бо в міжнародній політиці так званих християнських урядів дозволено виникати лише аморальним і, отже, антиінтелектуальним почуттям.

Що стосується головної пружини, здатної виштовхнути з двох інших континентів на наш цю грізну балістику людських потопів, то вона, безумовно, буде знайдена, як і раніше, в нестримній енергії азіата чи африканця, здатного на абсолютну монархію та на гігантський і темний дизайн, придатний для транспортування доленосних душ їхніх рас.

Такі королі не вагатимуться більше, ніж у минулому, перед наслідками своїх політичних принципів.

У них знову проявить себе проста і тверда монархія, радикальний виконавець вироків долі, що косить голови скинутих імператорських і королівських сімей, зрівнює з землею цілі країни, вбиває великих, змушує малих марширувати своїми арміями. , об’їдаючись нашими товарами, і щоб помститися своїм народам за аморальність колоніальної Європи, перетворюючи наші метрополії на сумну купу каміння та кальцинованих прикрас, топлячи наші нації в крові або розкидаючи їх по чотирьох кутах Азії та Африки.

Християнська Європа не має більше політичної сили, щоб протистояти цим лихам, чиста республіка і проста монархія однаково неможливі там через необхідну аморальність їхніх гарантій.

З цих причин, як і з багатьох інших, нам доведеться шукати можливі зв’язки між європейськими націями поза політикою.

Тепер ми повинні говорити про темперамент, за допомогою якого так довго робилися спроби замінити в Європі гарантії справжньої монархії та республіки; читач уже здогадався, що це представницькі установи.

    

 Представницькі установи

Було сказано, що ідея представників була сучасною; це одна з помилок нашого часу.

Як кожен селянин вважає своє село прекраснішим за всі інші, і лестить своїй місцевій гордості, приписуючи своєму шпилю перевагу над усіма сусідніми шпилями, так навіть ті з нас, хто береться вчити інших, часто є селянами в цьому, поважають і неохоче відходять в думках від свого часу та свого оточення, щоб спостерігати та розумно судити те, що вони заздалегідь засуджують.

Політика стара як світ, і скрізь, як і в усі часи, її засоби відповідали її потребам.

Відновлені від форм правління стародавніх автохтонних кельтів, первісної церкви, а до цього неокельтизму Одіна, який визначив феодальну систему готів, представницькі установи, здається, адаптуються як до республіки, так і до монархії.

Однак вони стримують ці політичні уряди лише паралізуючи їх як у їхніх принципах, у їхніх засобах, так і постійно віддаляючи їхні цілі.

Дійсно, демагогічна воля не може бути представлена ​​без відсутності як у законодавчій, так і у виконавчій владі.

Подібним чином, енергія деспота не може бути делегована, не віддавшись позаду парламенту чи суду.

У першому випадку вже не існує чистої республіки, оскільки представницька олігархія, а не лише народ, видає закони та керує, призначає суддів і обмежує свободу всіх і кожного.

У другому випадку вже не існує чистої монархії, оскільки представницька олігархія, а не лише монарх, видає закони, ділить уряд і під тиском власних амбіцій або під тиском фракцій може нав’язувати закон і смерть на самого короля, позбавленого виключного використання засобів і гарантії його посади.

У бастардних (незаконнонароджений) або представницьких монархіях ці дві сили, воля демагога, енергія монарха, постійно борються одна з одною в прихований або декларований спосіб.

У бастардних або конституційних республіках двобій відбувається між демагогією та представницькою олігархією; але там завжди декларується дуалізм.

З двох речей необхідно, щоб король і представницька олігархія, у конституційній монархії, олігархія та її голова, якщо він є, президент, штатгальтер, протектор, у бастардній республіці, могли, якщо географічне положення своєї країни піддається цьому, розгортають свою демагогію щодо морських колоній або пускають її у військові завоювання.

У першому випадку і республіка, і монархія роблять спроби емпократії, тобто переважання економічних інтересів, які розглядаються як мотиви уряду.

У другому випадку республіка, як і монархія, схиляється до імперії, якщо військове завоювання чужих народів триває, і внаслідок цього змінюється на політичне панування.

Тир, Карфаген, Венеція, Генуя, Мілан, Флоренція, Іспанія, Португалія, Голландія, Англія були емпократичними, незалежно від республіканської чи монархічної основи цих держав.

Рим, а після нього більшість континентальних держав, які диктували загальні договори в християнській Європі, після заснування національних єдностей також схилялися до Імперії: Англія, під час Столітньої війни: Іспанія та Франція, під час Італійської війни; Іспанія, Франція, Австрія, Швеція, під час Тридцятилітньої війни; так звана республіканська Франція під час воєн за незалежність.

В емпократії, як і в імперії, політична проблема неможливого союзу двох принципів монархії та республіки, або конституційної олігархії та народної волі, відкладається, але не вирішується, доки колонії не втечуть від емпократії, завоювання Імперії, і де уряд зводиться до дуалізму свого внутрішнього життя, не маючи змоги отримати прибуток від відволікання, даючи зовні вільну вправу з волею, задоволення від енергії.

На даний момент ми достатньо визначили терміни теократії, монархії, республіки, а також представницьких інститутів і емпократії: нам залишається лише визначити імперію.

   
Імперія

Її особливий монархічний характер полягає в тому, щоб одночасно домінувати над кількома урядами, республіками чи королівствами, кількома народами та кількома расами.

Ось як Уолмік, індійський епічний поет, представляє Рама, який використовує імперську політичну форму, щоб згодом реалізувати свою теократію.

Таким чином, Гомер, у набагато більш обмеженому обсязі, представляє нам свого Агамемнона як імператора всіх царів і всіх народів Греції.

Таким чином, нарешті, Олександр, Юлій Цезар, Карл Великий, Карл-Квінт і Наполеон I царювали над народами, над расами, які вони підкорили, і над їхніми урядами, які вони підпорядковували собі.

Таким чином, сьогодні емпорократичний уряд Англії імператорсько панує над кількома расами та кількома державами в Європі, Америці, Азії, Африці та Океанії.

Як ми бачимо з того, що передує, справжня Імперія, як і емпократія та конституційні установи, піддається надзвичайно різноманітним політичним формам; через необхідність керувати домінаціями та кількома расами, вона об’єднує їх під своєю владою лише за умови поваги до їхніх власних інституцій до певного моменту або розгортання військової сили, яка виключає переваги, яких імперська держава має право очікувати від його колонії.

У сучасній Європі інші уряди, які носять титул імперії, роблять це в спосіб, так би мовити, почесний, але без жодного справжнього імперського характеру, за винятком Високої Порти та Російської імперії.

Усі форми правління, які ми щойно охарактеризували, стосуються одного з трьох великих відділів суспільного життя: релігії, політики, економіки.

До релігії відноситься теократія, до політики відповідає чиста або змішана республіка і монархія, до економіки, нарешті, відповідає емпократія.

У літописах роду людського саме чиста Теократія зустрічається рідко, тому що вона вимагає від свого засновника виняткового генія, мудрості, науки, дуже незвичайних сприятливих обставин і людей, достатньо освічених, щоб це витримати.

Довговічність Тривалість теократичних урядів є найбільшою.

Єгипет, Індія, Китай Фо-Хі, навіть Ізраїль, незважаючи на важкий тягар, який Мойсей змусив його нести протягом століть, зробивши євреїв охоронцями таємних наук стародавньої спільноти єдності, усі ці уряди жили тисячі років і дали світові всі уроки вчення, які сьогодні є спільним надбанням цивілізації.
Хоча історично менш довговічні, королівства та імперії існують довше, ніж республіки, які рідко перевищують кілька століть.

Ця різниця в тривалості Держав станів пояснюється більшою чи меншою силою, що міститься в їх принципі життя.

Мудрість і наука є частиною не мають жодної реальної ролі в управління суспільствами, за винятком однієї лише в Теократії.

У монархії інтелектуальна та моральна енергія засновника завжди залишає його роботу напризволяще, коли його вже немає, щоб керувати нею: це залежить від слабкості та недоумства його наступників і, як наслідок, фракцій. і звідти повторна поява республіканського принципу.

У Республіці принцип життя ще слабший, хоча народна воля, така галаслива й така жвава, може створювати ілюзію сили.

Характер цієї волі полягає в тому, щоб безупинно розділятися проти самої себе, породжувати фракцію за фракцією і постійно наражати державу на небезпеку.

Отже, усе мистецтво законодавців Афін, Риму, Карфагена й Тіру полягало в тому, щоб дати своїй праці кілька століть життя, забезпечити наділити її, оточіти її інституціями, запозиченими в інших режимів, крім республіки, і чия велич компенсувала б на деякий час невиліковну політичну посередність мас.

***

Тепер наші читачі можуть оцінити важливість роботи, яку веде пан де Сент-Ів. Необізнаність широкого загалу і навіть інтелектуальної громадськості щодо Місій та їх автора достатньо доводить скромність останнього і показує, що він не шукав у рекламі тимчасового підтвердження свого авторитету. Тому ми вважаємо, що ми виконуємо обов’язок справедливості, роблячи все можливим відомим справжнього вченого, який наполегливо проводить свої дослідження і який буде першим, хто буде здивований, побачивши аналіз своєї роботи та спонсорований у публікації.

Тепер ми знаємо переваги, які можна отримати від синархії. Пізніше ми побачимо, як сучасні дослідники, йдучи шляхом, вказаним паном де Сент-Івом, змогли оголосити демагогічну реакцію, перші наслідки якої зараз відчуваються під назвою анархії.

  

Продовжувачі синархії

Слідуючи роботі Сент-Іва про синархію, група дослідників рішуче йшла шляхом, прокладеним майстром, і, після чотирьох років зусиль отримані результати є досить значними, щоб ми могли представити для громадськості перші висновки.

Давайте ще раз нагадаємо, що це дослідження цілком наукового характеру, що мета, якої потрібно досягти, полягає в тому, щоб спочатку створити позитивну соціальну анатомію, перейти звідти до соціальної фізіології і, нарешті, підійти до соціальної психології. Тому ця робота вимагала передусім серйозного аналізу органів суспільства; потім синтез функцій, створених цими органами; нарешті, пошук загальних законів, що керують цими функціями. Усе це пояснює час, необхідний для такого дослідження, яке проводили Ф. Ч. Барлет, Жюльєн Лежай і ваш слуга, який буде завершено лише через кілька років.
Стародавні єгиптяни стверджували, що володіють законом організації та функціонування суспільств. Вони довели це, посилаючи своїх посвячених Орфея, Лікурга, Солона, Піфагора для організації Греції чи її колоній. Так само Мойсей взяв з Єгипту організацію єврейського народу, таку організацію, яка дозволила духу раси протистояти всьому через найжахливіші катаклізми. Сьогодні майже всі спраглі соціальних реформ вимагають або нового людства для реалізації своїх проектів, або повного знищення нині існуючої соціальної машини. Вони погоджуються знищити; але коли мова йде про повчання, навпомацки вимовляються великі порожні речення. Проблема, яку потрібно вирішити, полягає в тому, щоб не вбити хворого, щоб по-новому виховувати його дітей; вона полягає в тому, щоб вилікувати цього пацієнта, поважаючи його органи та відновлюючи соціальне здоров’я, де гниття вже почало руйнувати. Те, що наше суспільство перебуває в поганому стані, є фактом, який можна було б підтвердити постійністю наших законодавчих основ. Декілька дослідників, серед інших, M. Quærens (1), навіть хотіли охарактеризувати діагноз, який необхідно поставити. У майстерному дослідженні Жюль Лерміна (2) доклав великих зусиль, щоб оновити вихідну точку нашого поточного нездужання. Тому всі зусилля, зроблені в цьому напрямку, заслуговують на те, щоб привернути увагу філософа. Швидко розглянемо основні напрями аналітичних висновків, до яких дійшли послідовники Синархії.
(1) Старкоралова кахексія. (Париж, Посвята, 1893)
(2) Ventre el Gerveau (Париж, 1894, Гамуель)
Рамки цього дослідження, на жаль, дозволяють нам лише швидко узагальнити використаний метод, не маючи можливості звернутись до безпосередніх і практичних шляхів реалізації, які забезпечує цей метод.
Творці соціальних систем роблять свої висновки або зі своєї уяви, або з уроків історії, часто навіть із простої рутини. Дослідники, з якими ми зараз маємо справу, стверджують, що нічого не винайшли. Вони намагалися добре вивчити процеси, використовувані природою для побудови будь-якого організму, і, розглядаючи суспільство як особливий організм, застосувати до цього особливого організму закони життя; Першим результатом їхніх зусиль було спостереження, що всі функціонуючі системи управління суворо відповідають більш-менш досконалому рослинному чи тваринному організму.

Підбадьорені цим першим доказом реальності своїх досліджень, вони проаналізували людський організм і намагалися застосувати до суспільства загальні закони, що діють у цьому людському організмі. Ми не будемо повертатися до трьох загальних поділів: Соціальне черево або Політична економія – Соціальна скриня або Влада – Соціальна голова або влада, які складають основу всіх цих досліджень і які ми завжди знайдемо.
По-перше, ось основні розділи, встановлені в цьому дослідженні Ф. Ч. Барле (1).
«Суспільство – це жива істота, яка складається з добровільних і відповідальних істот.
Вона підкоряється біологічним законам, але її воля більше керує фізіологічним функціонуванням, ніж людина; він має здатність розпоряджатися навіть органами, за які відповідає (2).

(1) Докладніше див. у F. Ch. Barlet; Принципи синтетичної соціології: Paris Chamuel, 1894.

(2) Відомо, що в людини функціонування органічної життєвої системи (серце та кровообіг; печінка та травлення; симпатична система та іннервація) уникає впливу волі.

Таким чином, її вивчення є вивченням усієї біології.

I. Анатомія. Вивчення органів соціальної групи.

II. Фізіологія або суб'єктивна біономія. Функціонування органів соціальної групи.

- Розглядаються окремо. Внутрішня політика.

- Розглядається щодо свого зовнішнього середовища. Зовнішня політика.

III. Загальна біологія. Об'єктивна біономія. Функціонування соціальної гуманності (соціального людства). (Історія та філософія історії.)

Щоб краще зрозуміти ці поділи, ми наведемо деякі уривки, що стосуються анатомії, фізіології та навіть соціальної патології. Таким чином, ми чітко вказуємо на характер цих досліджень.

  
Анатомія

Тому будь-яка соціальна група включає:

1) Особи (її складові елементи): тіло.

2) Одиниця, яка створює істоту з цих елементів: держава.

3) Проміжні підрозділи: сім'ї та корпорації.

4) І сполучна ланка між окремими особами та одиницями: уряд, функція якого подвійна:

A. Задовольняти індивідів як індивідів;

Б. Зігнути їх до стану як елементів. Таким чином, взаємна функція індивідів подвійна;

A. Задовольняти державу як одиницю;

B. Складання її відповідно до потреб окремого елемента.

Це державна система, яка надана свободі та людській відповідальності (проте вона має фіксовані принципи, якими можна і має керуватися).

Вона є такою, як у людському тілі. Так воно і є в організмі людини. Особи Індивідууми це клітини. Держава – це все тіло, здоров’я залежить від уряду влади, яку душа дає особам державою, яку душа дає індивідам через державу, клітинам – гігієнічними нормами.

Суспільство, як і будь-який вищий організм, має тіло, душу (духовну та інтелектуальну), дух і вільну волю, щоб регулювати життєві відносини цих трьох систем або поведінки, які в соціології називають урядом.

Його дух визначається принципами (дух видавничий, совість, громадськість, за вульгарним висловом).

Його духовна душа – це авторитет, духовна сила.

Його інтелектуальною душею є Влада, або, точніше, тимчасова влада (якій відповідають апріорні конституції).

Його тіло – це соціальні групи різного роду (сім’я, плем’я, громада тощо), які є органами або анатомічними системами, соціальний організм.

Дух і духовна душа, які належать до абстрактного світу, не мають форми. Навпаки, влада і соціальні групи за своєю суттю формальні.

  

Фізіологія

Як Уряд виконує свої функції?

Як і воля.

1) Він отримує враження (які походять від чотирьох елементів: особи, родини, корпорації або від нього самого, за його власною ініціативою): повчання; зошити; клопотання; ініціатива.

2) Він міркує відповідно до совісті (великі люди), або розуму, або почуття (завойовники), або відчуття (тирани): звідси різні поради стимули???.

3) Він наказує: закони, укази, постанови тощо.

4) Він змушує виконувати виконує:

через виконання

- активний (реалізація адміністрацією),

- пасивний (обмеження),     

- посередник (судова влада),

хто вирішує, виконувати чи ні.

Отже, має бути:

Здатність чутливості та відповідні органи

- обговорення

- розпорядження (органу)

- виконання (владу)

Нормальна фізіологія, вищий закон правління:

1) Натхнення авторитету духом.

2) Освячення влади владою,

3) Спрямування тіла силою, щоб тіло виражало дух.

Але цей шлях є ідеалом, до якого суспільство йде шляхом послідовного приписування перебільшеного значення одному з елементів: це те, що робить соціальну еволюцію.

  

Патологія

Неприємності принесені в Суспільство:

1) За індивідуальністю (захворювання походить із клітини), ізольований або соціальний індивід.

Це анархія, змова, узурпація тощо.

Зміна влади.

2) Говорить про зміну суспільної свідомості (хвороба походить від моралі)

Зміна авторитету.

Це революція.

3) Нападом ззовні (хвороба надходить із зовнішнього середовища).

Це міжнародна війна, яка буде, на думку групи, між родинами, племенами, націями, народами чи расами).

Зрозуміло, що ці примітки призначені лише для того, щоб пояснити читачеві використаний метод без упередження отриманих результатів. Але цей метод дозволив автору, з яким ми маємо справу, М. Ф.-Ч. Барле, щоб уже два роки тому в дослідженні про еволюцію ідеї (1 т.-в-18) надати дуже цікаві вказівки на демагогічний період і анархічні демонстрації, в які ми входимо. Ось уривок із тієї книги.

«Таке загальне життя, таке також життя деталей у Святилищі, Школі чи Людях, протягом століть, як і в невеликі періоди, коли економічна, філософська чи релігійна система живе і вмирає. Усюди ви побачите на початку надихаючого чоловіка або групу чоловіків; з ним формується період дитинства, віри, який прийде на зміну періоду аналізу та періоду остаточного синтезу, за винятком хворобливих або фатальних випадків (1).

(1) Філософ В. Кузен не забув вказати на ці явища: «Де, каже він, де панує велика релігія, закладається основа філософії... релігія є основою всієї цивілізації; це релігія, яка формує загальні переконання... вона також містить філософію.Релігія спочатку з'являється одна; потім звідти релігія походить теологія, а з теології, нарешті, походить філософія тощо...» (Загальна історія філософії, стор. 35 і 43.)

Тому ми не повинні турбуватися про коливання, хвилювання, навіть найжахливіші, Школи чи Товариства, не більше, ніж про жертву індивідуальних життів, яких вимагає універсальне життя; це лише робота Долі, єдина думка заслуговує на нашу турботу: реалізація ідеалу, інволюція якого породила рух, з яким ми вільні погоджуватися чи ні, зусиллями нашої волі та інтелекту.

Але як ми можемо реалізувати ідеал; що ми можемо, зокрема, в наш час і завдяки еволюції ідеї?

Щоб зрозуміти це, досить розглянути, який момент еволюції представляє наше століття. Це час, коли ми спостерігаємо особливо критичний період крайнього аналізу, крайнього поділу, пом’якшеного тенденцією до федерації. Для суспільства це дитинство демократії, якому загрожує демагогічна хвороба. Для громадської думки матеріалістичний позитивізм загрожує розчиненням епікурейством або скептицизмом.

Проте, здається, ми вже переступили небезпечну межу цього курсу, тому що в Школі, як і в публіці, ми в усьому прагнемо до синтезу, і саме в ньому наш порятунок, з метою руху ми переживає.

Тому нам не потрібно боятися ні загроз соціальної анархії, ні похмурого відчаю нігілізму; вони є необхідними продуктами темряви, яку доля прирекла нам подолати, підземних ходів, які ведуть нас, якщо ми знаємо, як ними орієнтуватися, до пишноти науки та соціальної організації, невідомої протягом довгих століть.

Всі наші зусилля повинні бути спрямовані на зосередження наших сил усіх видів; поза Школою через альтруїзм або братерство, яке полягає для кожного в забутті своєї індивідуальності на користь Універсальності; у Школі, шляхом синтезу всіх наших знань, завершення в регіоні принципів будівлі, яку ми почали створювати на основі позитивізму, і для якої ми зібрали неоціненний скарб матеріалів.

І як, згідно з прекрасним висловом Карла Великого, «якщо краще робити добре, ніж знати, однак необхідно знати, перш ніж робити»; оскільки, зрештою, світом керує ідея, немає нічого, що вимагало б від нас більше уваги, більше зусиль, ніж соціальний орган Ідеї, Школа. Там ми маємо реконструювати, реанімувати нашими зусиллями, повернути до її первісного фокусу єдність, яка зараз окультизована, опущена, поширена в тіні чуттєвого світу.

Там, як і в усьому світі, першою умовою цього трудомісткого й грандіозного руху є забуття індивідуальності заради Єдності; лише за допомогою нього можуть бути реалізовані дві перші умови синтетичної науки: об’єднання трьох принципів у мисленні, щоб уникнути смертельної пастки спеціалізації, та ієрархічна організація всіх сил Школи, щоб поділ праці сприяв синтезу шляхом гармонійної концентрації воль (1). »

(1) Ф. Ч. Барлет: Еволюція ідеї с. 160-162.

Саме через цей крайній поділ, цей період моральної та фізичної анархії, через який ми маємо пройти, дослідники, які займалися соціологією, хотіли лише підійти до політичної економії, тобто до вивчення живота, найбільш матеріальної частини суспільства. М. Жюльєн Лежай дуже добре висвітлив ці тенденції в кількох чудових статтях, уривок з яких ми наводимо тут.Читач знайде там вказані справжні закони, які мимоволі ведуть більшість великих сучасних «реформаторів».

  
Політична економія і синтетичний метод

«Домінуючою рисою всіх мислителів, які займаються або політичною економією, або соціологією, є бажання прив’язуватися виключно до принципу дії, апріорно заперечуючи будь-яку цінність дослідженням тих, хто ставить себе на іншу точку зору, ніж вони самі.

Тепер використання аналогії дає змогу синтетично розглянути зусилля всіх тих, хто підходив до цього питання, і, отже, виявити точний стан еволюції розумів, такий стан, що кожен із цих ексклюзивних реформаторів, вірячи в те, щоб змінити свій період , коротко кажучи, лише пасивно транслює поточні прагнення цього періоду.

Таким чином, першочерговим обов’язком синтезатора є пошук загального закону, який керував і яким досі керуються економісти та соціалістичні письменники всіх часів у своїх дослідженнях і висновках, і починати з цього загального закону, щоб широко розглянути питання .

Індивідуальну людину спонукують три види туги: чуттєва туга, пристрасна туга та інтелектуальна туга. Саме шляхом справедливого розподілу своїх сил між цими трьома спонуканнями він досягає фізичного та морального здоров’я.

Індивід, який повністю віддає себе чуттєвим насолодам, не потребує багато часу, щоб побачити, як його інтелектуальні здібності зменшуються, а потім захворіти, якщо він продовжить. Навпаки, надлишок, надмірна і виняткова робота інтелектуальних здібностей дає аналогічні результати. Справжнє вирішення проблеми полягає в балансі.

Тепер колективна людина, суспільство, має ті самі закони здоров’я та хвороби, що й окрема людина, аналогічно кажучи, і цікаво відзначити, що всі запропоновані системи соціальних реформ є ексклюзивними та мають тенденцію підпорядковувати все задоволенню лише одного з них. прагнення суспільства.

Я міг би показати вам, як існує спіритуалістична соціологія, де все підпорядковане щастю аристократії, раціоналістична соціологія, де все, навпаки, підпорядковане щастю буржуазії, нарешті, сенсуалістична соціологія, де люди повинні розчавити всі інші класи та задовольнятися за їх рахунок. І кожна система претендує на самостійність, забуваючи, що немає людини, яка складається лише з голови, лише з грудної клітки та лише з живота, і що навпаки, завдяки збалансованому обміну між функціями мозку, Серце і шлунок, якими живе людина.

 Але, набагато краще, у кожній із цих ексклюзивних соціологічних систем існують підрозділи, які породжують різні школи залежно від того, чи мораль, політика чи економіка вважаються важливішими для практики, завжди виключно.

Таким чином, в даний час ми приходимо до економіки після того, як пройшли через інші фази, і політична економія вважається єдиною, яка заслуговує на увагу. Тож дозвольте мені трохи наполягати на цьому і разом розглянути висновки, які робить кожне сектантство відповідно до того, як воно розглядає політичну економію, черевну порожнину суспільства.

Недостатньо було хотіти винайти людей, які складаються лише з живота, підпорядкувавши все економіці, ми пішли далі і хотіли підпорядкувати всі органи одному з них, тому кожна школа економістів стверджує, що одне тіло повинно робити все, а інші марні, навіть якщо вони існують.

Насправді ми знаходимо спіритуаліста політичної економії, іншого раціоналіста, іншого сенсуаліста, і кожен стверджує, що володіє виключно Істиною. – Природно. – Давайте розглянемо деталі.

Багатство походить від держави, держава є творцем багатства, цінність знаходиться в абстракції, тобто у валюті. Тому всі економічні функції повинні бути підпорядковані державі, творцю грошей.

Так говорили прихильники спіритуалістичної політичної економії, одним із найвідоміших представників якої був Ло.

Ви помиляєтеся: Багатство походить від Праці, людина є творцем Багатства, цінність міститься в Праці, тобто в людині, кажуть економісти-раціоналісти, включаючи Адама Сміта, Скажімо, Саймон були і є блискучими представниками.

Яка ваша помилка, стверджують у свою чергу економісти-сенсуалісти, Багатство походить від природи, цінність міститься в продуктах природи, а не деінде. Звідси ідея єдиного податку на земельну власність, звідси всі теорії аграріїв і колосальний успіх Генрі Жоржа, який чудово сформулював їхні прагнення.

І, що примітно, це те, що з приходом кожної школи економістів до влади, майбутні школи вже проявляли себе, але у формі протестів: Ось як Тюрго та фізіократи давно стверджували, що багатство походить від Природа за часів економістів-спіритуалістів, у той час як комуністи 1848 року, Бабеф, Фур’є, Габе та ін., підтримували подібну тезу на противагу економістам-раціоналістам.

Ви запитаєте мене, що робить синтезатор, окультист дії в присутності цієї безлічі певних систем? Він прагне згрупувати ці різні принципи, щоб створити соціальний організм, що складається з голови, грудної клітки та живота, як і сама людина. І в даному випадку, оскільки це питання політичної економії, синтезатор прагне визначити роль кожного з органів черевної порожнини суспільства, кожен з яких представлений спеціальною школою.

Отже, синтетично все вірно; досить поглибити питання і, перш за все, уникнути еклектики, найбільшої помилки.

У черевній порожнині людини є щось, що підтримує все, що містить живіт, це органічна речовина, з якої складаються всі клітини. Але ці клітини швидко припинили б свою функцію і загинули, якби щось інше, кров і особливо кисень, який вона приносить, не прийшли, щоб оживити їх. Нарешті ці клітини могли б жити, але нічого не сталося б, якби інша річ, нервове збудження, не привело все в рух.

І ці три принципи дії, первинна матерія, одушевляюча сила і рушійна сила, настільки пов’язані і настільки необхідні один одному, що неможливо уявити, що вони діють окремо.

У суспільному животі (політична економія) сировина, вироблена природою, підтримує все і формує основу, на якій спираються інші дії; але праця, вироблена людиною, надає вартості цій сировині, і, нарешті, спекуляція, об’єктом якої є ця вартість, надає додаткову вартість і рух іншим принципам.

Саме завдяки гармонічній взаємодії цих трьох принципів: спекуляції, праці та фізичної реалізації виникає здоров’я соціального живота.

Саме над вивченням цих законів та їх аналогів у політиці та моралі (грудної клітки та голови суспільства) я працюю вже кілька років.

Я намагався змусити вас зрозуміти мій метод, а також деякі з уже отриманих висновків.

Можливо, після того, як усі ці ідеї виявляться надто простими, щоб бути правдою, можливо, мене вважатимуть хорошим мрійником, а не поганим: яке це для мене значення. Вивчення окультної науки спонукало мене до пошуку синтетичної точки зору в усьому: я хотів застосувати цей принцип до вивчення соціології. Коли я буду готовий, я опублікую книгу, у якій буде підсумовано мою роботу та викладено ці ідеї з усіма необхідними деталями.

І після?

Після цього я, безсумнівно, буду щасливий, як та бджола, яка прилітає, щоб відкласти у вулик плоди свого довгого відвідування лугових квітів: я зроблю те, що вважаю своїм обов’язком, і хіба це не велике задоволення, і справді Чи не це почуття обов’язку, виконане саме по собі, є достатньою винагородою (1)?»

Отже, ось результат зусиль групи дослідників, які не зневірилися в майбутньому і які, зневажаючи оманливе задоволення політики, звернулися до науки, щоб знайти причини соціальної хвороби, яка зараз завдає руйнівної шкоди в більшість народів Європи. Яка, з іншого боку, поведінка правителів у цих країнах? Це те, що ми зараз повинні дослідити якнайкраще.

(1) Дж. Леджай: Політична економія та синтетичний метод.

   

Лінь і анархія

Стародавні вимагали від своїх правителів серйозних інтелектуальних і насамперед моральних гарантій. Крім того, методи управління суспільством ґрунтувалися на принципі, що принципи – це все, а особи – ніщо. Що можна сказати про мандрівників, які, вирушаючи в дорогу, приступили б до вибору механіка, відповідального за керування локомотивом, і вибрали б для цього найяскравішого оратора? Нас звинуватять у нав’язуванні нашого порівняння, але хіба це не трохи те, що відбувається в суспільному житті більшості наших суспільств?

Скрізь панує надмірна аналітичність та індивідуалізм; особисті інтереси мають пріоритет, і наше суспільство позитивно ходить догори ногами та животом догори. Провина лежить ні в якому разі не на його правителях, явно сповнених чудових намірів, чий патріотизм понад усі підозри, але які є в’язнями стану політичної недуги, першими жертвами якого вони самі.

Дані їм аналітичні настанови, прищеплене їм захоплення Революцією, звичка поводитися з виборцями гарними словами, а з депутатами – з великими обіцянками, усе це визначає в урядовцях стан розуму, який характеризується переважанням негайне майбутнє, невеликі компроміси, щоб уникнути великої зухвалості та, нарешті, лінощі до всього загального та синтетичного через любов до всього окремого та аналітичного.

Більше того, міністерська нестабільність і низькі повноваження міністрів на посадах мають тенденцію руйнувати, особливо у Франції, цю єдність зовнішньої політики, цю широку концепцію майбутнього, яка, якщо необхідно, кидає виклик непопулярності в сьогоденні, яка єдина є справді сильними націями. .

У цьому велика сила Англії для губернаторів, чия зовнішня політика не передбачає розбіжностей у поглядах, незалежно від партії влади. У цьому також головна сила Росії, легендарний заповіт Петра I визначає майбутнє і мету, яку потрібно досягти.

Лише країни, де єдність уряду все ще зберігається через одночасне існування влади та влади в руках однієї особи, можуть захистити себе від демагогічних поштовхів. Така Росія, такий народ, на який ми не звертаємо достатньо уваги, про який ми дуже мало знаємо і який ми фальшиво судимо: Туреччина.

Ми недостатньо уважно стежили за неймовірними зусиллями, які намагався за кілька років успішно завершити впертий і працьовитий суверен, який мав сильне відчуття можливого майбутнього, зарезервованого для людей, які всі вірили в смерть.

Відмовившись від виключного культу сили, на якому були зосереджені зусилля всіх його попередників, Абдул Гамід II вирішив максимально розвинути всі джерела інтелектуальності, приховані в нових поколіннях. З цією метою він заснував понад дев’ятнадцять факультетів і вищих шкіл у Константинополі за кілька років, і всі вони були забезпечені видатними професорами та учнями, і в той час як інші уряди дозволяють собі захоплюватися культом Матерії, Туреччина очікує свого майбутнє лише від торжества ідеї.

Лінощі та короткозорість – це, по суті, характерні риси наших ефемерних урядів.

Людина свідомо уникає поглибленого вивчення суспільного організму, дотримується зовнішнього вигляду, одягу, дозволяє паразитам проникнути в тіло, приховане під оксамитом і шовком. Коли паразити з’являються назовні, їх вбивають один за іншим, але без повернення до причини зла.

Управляти означає передбачати, тобто дотримуватись соціальної гігієни. Лінощі породжують бруд, бруд дозволяє розвиватися паразитам зовні і мікробам всередині. всередині. Анархіст – це мікроб суспільства, він – клітина, яка більше не отримує необхідного життєвого притоку з центрів і яка, ставши у свою чергу центром, руйнує заради задоволення від руйнування і тому, що руйнування є єдиною причиною її існування. Птомаїни і динаміт аналогічні.

Тепер, як добре визначив Ф.-Ч. Барлет, ми підійшли до кінцевої точки інволюції ідеї, культу матерії, золотого бога, матеріалізму, сенсуалізму, культу сутенера в кафе-концерт і шантаж у певній пресі, все це пов’язане і неминуче призводить до одного результату: гнильного розкладання в особистості чи анархії в суспільстві. Строгість і виняткові закони є лише тимчасовими паліативами; віра в працю і в науку – єдині справжні ліки. Ми повинні рішуче повернутися до вивчення ідеї, якщо ми хочемо знищити причину всіх матеріальних недуг, і ми повинні почати реформи з живота, з соціальної економіки; але поважаючи існуючі гвинтики, а не бажаючи знищити їх неосвіченою масою, як багато соціалістів, або динамітом, як анархісти.

Електорат групувався за корпоративними інтересами, а не за політикою, автономією судової влади та університету, успадкуванням знарядь праці та фабрик профспілками під певними гарантіями, єдиним податком на спадщину в заставній лінії, службою кожного громадянина, протягом певної кількості років і в його професії для держави в обмін на гарантію життя, житла та одягу з боку держави, все це засоби переходу, які ми вважаємо практичними і які заслуговують серйозного увагу з боку тих, хто віддає перевагу негайному загальному.

Філософ, якому цікаво відзначити справжню життєздатність синархічної організації та її похідних, також зможе вивчити конституцію та функціонування Китайської імперії, яка зберігає свої уряди протягом кількох сотень років, яка має 300-тисячну армію, яка бореться за тримати 400 мільйонів і називати нас "дикунами і варварами".

Високопоставлений китайський чиновник, посланий до Європи для вивчення нашої соціальної організації, сказав: «Ну, у вас ще немає справжніх законів, оскільки ви постійно зайняті створенням нових. У Китаї минуло кілька сотень років з тих пір, як нам довелося цікавитися такими дрібницями (1)».
Хай пробачить нас читач за довжину цих відступів, ми віримо, що робимо корисну роботу, привертаючи увагу кожного до критичного питання серед усіх, і ми впевнені, що майбутнє прийде, щоб підтвердити, що наші зусилля, якими б скромними вони, можливо, не виявились, не були зовсім марними.

(1) Див., на цю тему, чудову роботу Eug. Simon: Китайське місто; французьке місто.

 

 

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